
ALDAR/ Iman Alaoui
Dans un discours décisif prononcé le 14 juillet 2025, Ferhat Mehenni, président du gouvernement kabyle en exil, a déclaré que la République kabyle proclamera unilatéralement son indépendance avant la fin de cette année, lançant un ultimatum clair au régime algérien qu’il a qualifié « d’accident historique » sans avenir sur le sol kabyle après des années de répression et de persécution continues.
Mehenni a affirmé que le régime algérien doit quitter les terres kabyles, soulignant un lourd bilan fait de villages incendiés, d’arrestations et de tortures de militants politiques, ce qui confirme l’échec de toutes les tentatives de dialogue qui ont duré plus de deux décennies sans aucune réponse de la part de l’Algérie.
La position officielle de la présidence de la République kabyle reflète une profonde frustration face à la poursuite de la politique répressive qui a englobé des centaines de prisonniers politiques, 38 condamnations à mort dans la prison de Larbaa Nath Irathen, ainsi que des opérations systématiques d’incendie de villages visant à intimider la population et à faire taire les revendications de liberté et de reconnaissance de leur identité culturelle et linguistique. Malgré les appels répétés depuis le début du millénaire, les autorités algériennes ont refusé de répondre aux demandes du peuple kabyle pour l’autonomie ou même la fédération, ce qui a poussé la direction kabyle à adopter l’option de l’indépendance totale comme ultime solution irréversible.
Dans son allocution, Mehenni a évoqué l’expérience française en Nouvelle-Calédonie, qui a abouti à un accord de paix par le dialogue et la négociation, indiquant que ce modèle représente une alternative réussie face aux politiques centralisatrices et répressives. Cependant, il a souligné que le régime algérien rejette toutes les formes de dialogue et de compréhension, ce qui oblige le peuple kabyle à emprunter la voie de la liberté indépendante, loin de la domination algérienne qu’il a qualifiée de « tombeau des Kabyles ». Il a ajouté que toutes les tentatives pour obtenir l’autonomie, la fédération ou un statut régional ont été étudiées minutieusement puis rejetées, car le peuple kabyle n’acceptera rien d’autre que l’indépendance totale garantissant sa dignité et ses droits.
Ferhat Mehenni a affirmé que la cause de l’indépendance de la République kabyle n’est pas seulement une revendication politique, mais une question d’honneur et de dignité, précisant que la trahison dans ce combat ne peut être que la trahison de soi-même. Il a déclaré avec force que le peuple kabyle est un « mur infranchissable » et qu’ils sont « des bâtisseurs, non des destructeurs, mais qu’ils détruiront le colonialisme ».
Il a annoncé que la feuille de route vers la création de l’État kabyle comprendra une consultation large du peuple et des institutions officielles, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ainsi qu’une mobilisation extensive via les réseaux sociaux pour assurer l’unité avant la proclamation de l’indépendance. Des démarches seront aussi entreprises pour rétablir la reconnaissance internationale de la République kabyle, notamment en s’adressant aux Nations Unies, rappelant l’histoire prestigieuse de leur région qui faisait partie de la grande royaume de Numidie, avant d’être réprimée par la France au XIXe siècle.
Alors que l’Algérie fait face à un isolement diplomatique croissant, la République kabyle semble sur le point de renaître, défiant l’histoire et écrivant un nouveau chapitre dans la lutte des peuples pour le droit à l’autodétermination. Ce tournant décisif soulève une question essentielle : dans quelle mesure la communauté internationale sera-t-elle capable de gérer avec sagesse cette question sensible pour éviter de répéter une autre tragédie dans l’histoire post-coloniale ?
La proclamation de l’indépendance de la République kabyle n’est pas seulement l’aboutissement d’un long combat, mais le début d’un nouveau voyage vers la construction d’un État libre, indépendant et respecté parmi les nations, affirmant que la volonté des peuples ne peut être contenue ni ignorée, quel que soit le temps qui passe.