Sans surprise, le taux de chômage a enregistré un rebond significatif durant l’année écoulée pour passer à deux chiffres. Une augmentation, bien que justifiée en raison des répercussions de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), mais devrait peser lourdement ne serait-ce, d’abord, que sur le moral des demandeurs de travail.
Ce sont bel et bien 2,7 points qui viennent s’ajouter à ce taux qui a frôlé les 12% au niveau national, d’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Et bien évidemment, le milieu rural en a souffert le plus avec 15,8% contre un taux de 5,9% dans les villes.
Une situation qui peut être tout à fait normale au regard de la double crise vécue l’année dernière, avec le déficit pluviométrique et le confinement et l’arrêt brutal de l’activité qui ont été imposés par le covid-19. Résultat: Une envolée de 29% du nombre de chômeurs entre 2019 et 2020 pour se situer à près de 1,5 millions de personnes.
Aucune catégorie n’est épargnée !
Il faut dire qu’avec cette hausse du chômage, il était attendu que l’ensemble des catégories ont été touchées, bien qu’à différents degrés. Les femmes ont ainsi enregistré un taux de 16,2% contre 10,7% chez les hommes.
Le chômage des diplômés, lui, poursuit malheureusement son ascension, grimpant de 2,8 points à 18,5%, alors que celui des non diplômés s’est élevé à 5,6%.
Concernant le volume du sous-emploi dans ses deux composantes, il s’est chiffré en 2020 à 1.127.000 personnes (619.000 dans les villes et 508.000 à la campagne), avec un taux de 10,7% à l’échelle nationale.
Par ailleurs, la répartition régionale laisse apparaître que cinq régions concentrent près des trois quarts des chômeurs (72,8%) au niveau national. Casablanca-Settat figure en tête avec 25,1%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,4%), de Fès-Meknès avec (12,2%), de l’Oriental (11,5%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,6%).
Toutefois, c’est l’Orient et les régions du Sud qui continuent à enregistrer les taux de chômage les plus élevés, soit respectivement 20,7% et 19,8% et ce, au moment où Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra affichent des taux de 6,9% et 7,4%.
2021, place à la relance
Une année 2020 exceptionnelle qui serait suivie d’une véritable relance et d’un retour à la normale. C’est qu’espèrent les différents acteurs du marché de travail (offreurs et demandeurs). Pour aboutir concrètement à cette situation, une série de mesures a été mise en place dans la perspective de repartir sur de bonnes bases.
En effet, la préservation et la création de l’emploi figure parmi les priorités cruciales du Pacte pour la relance économique et l’emploi qui a été signé en août dernier lors de la 9éme réunion du Comité de veille économique (CVE).
Outre la relance de la dynamique économique et l’accélération du processus de formalisation de l’économie nationale, ce contrat, axé sur le partenariat public-privé, porte sur la sauvegarde de la promotion de l’emploi, la préservation de la santé des travailleurs, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance.
Aussi, la création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement est venue appuyer davantage cette élan de relance. Via sa contribution au financement de projets d’investissement d’envergure, le renforcement du capital des entreprises et le soutien des activités productives, ledit Fonds jouera un rôle majeur dans la promotion de l’emploi et par conséquent dans l’atténuation du chômage.
Des mesures qui laisse entrevoir un avenir prometteur, particulièrement avec le lancement de la campagne nationale de vaccination contre le covid-19 qui permettra, à terme, un retour à la vie normale.
Et bien évidemment, le milieu urbain en a souffert le plus avec 15,8% contre un taux de 5,9% dans le milieu rural.