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Enquête de “L’Express” : ainsi s’entrecroisent les services de renseignement algériens et l’influence sécuritaire de Moscou

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Dans une enquête publiée le 7 mai 2025, le journal français L’Express révèle l’ampleur des liens qui unissent les services de renseignement algériens à leurs homologues russes. Cette coopération dépasserait le simple échange d’informations pour aller jusqu’à une adoption directe des méthodes sécuritaires du régime de Vladimir Poutine, voire, dans certains cas, une exécution de missions servant les intérêts de Moscou.

L’enquête débute par une scène symbolique : le 27 février 2023, Nikolaï Patrouchev, l’un des piliers de l’appareil sécuritaire russe et proche collaborateur de Poutine, atterrit à Alger à la tête d’une importante délégation. Il rencontre le président Abdelmadjid Tebboune ainsi que le chef d’état-major, le général Saïd Chengriha. Au siège du ministère de la Défense dans la capitale, Patrouchev échange quelques mots en russe avec des responsables algériens — une image forte que L’Express interprète comme révélatrice du degré d’alignement et de coordination entre les deux pays. Patrouchev préside aujourd’hui le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie et a dirigé pendant près de neuf ans le FSB, principal service de sécurité intérieure russe.

Le rapport évoque également une réunion discrète entre Patrouchev et le général Mhenna Djebbar, chef du service algérien de renseignement extérieur (DGDSE), selon les informations relayées par l’agence russe Sputnik. Cette rencontre aurait porté sur le renforcement de la coopération sécuritaire entre Alger et Moscou, notamment dans la gestion de dossiers régionaux sensibles.

Pour L’Express, cette entente n’est pas nouvelle : elle s’inscrit dans une tradition de partenariat remontant à l’époque soviétique, lorsque le KGB formait déjà de nombreux officiers algériens. L’historien spécialiste des services de renseignement, Cyril Gelibter, affirme qu’« il existe une compréhension profonde entre les services russes et algériens, fondée sur des intérêts communs et un échange de rôles stratégique ».

Dans le même contexte, l’enquête souligne que certains médias algériens ont révélé que l’Algérie était informée du coup d’État survenu au Niger en juillet 2023, mais qu’elle avait choisi de ne pas en avertir la France. Moscou aurait, quant à elle, été la première à signaler ces événements — ce qui renforcerait l’hypothèse d’un alignement et d’une coordination préalable entre Alger et Moscou.

L’Express conclut que, dans un contexte d’isolement international croissant, le Kremlin considère l’Algérie comme un partenaire stratégique de confiance en Afrique du Nord. Les structures sécuritaires algériennes, quant à elles, semblent s’inspirer de plus en plus ouvertement du modèle russe, tant dans l’organisation que dans la planification et l’exécution de leurs opérations.

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