
ALDAR / Analyse
La Tunisie a choisi de participer à des manœuvres militaires organisées avec le Front Polisario, une entité séparatiste non reconnue au niveau international, utilisée par le régime algérien comme un outil de déstabilisation de la région maghrébine. Cette participation ne relève pas d’un simple faux-pas, mais révèle clairement une dangereuse dérive dans les orientations de la politique étrangère tunisienne, désormais otage de discours populistes et de prises de position improvisées.
Le président Kaïs Saïed, qui s’obstine à se présenter comme un défenseur de la souveraineté nationale, a choisi de se taire ou de justifier cette implication dans un exercice militaire fictif organisé par l’Algérie, avec la participation de la milice du Polisario, foulant aux pieds des décennies de relations fraternelles avec le Maroc, et accordant une forme de légitimité à une entité qui menace l’unité d’un pays voisin. Il est pour le moins paradoxal que le président tunisien parle de « non-ingérence » dans les affaires des autres États, tout en prenant part à des activités qui sapent l’intégrité territoriale d’un pays frère.
Quant au régime algérien, il apparaît de plus en plus clairement qu’il cherche, par tous les moyens politiques et militaires à sa disposition, à exporter ses crises internes vers l’extérieur, utilisant le Polisario comme une carte de chantage bon marché dans des équations régionales vouées à l’échec. L’Algérie, en proie à une impasse politique et à une asphyxie économique, cherche un ennemi extérieur fabriqué de toutes pièces pour justifier ses échecs internes. Elle a trouvé dans l’exploitation du Front Polisario un outil adéquat, tout en profitant de la fragilité de la position tunisienne pour l’entraîner dans ce bourbier.
Dans ce contexte, l’Égypte a fait preuve d’un grand sens de maturité politique en se retirant immédiatement de cette mascarade, dès qu’elle a pris conscience de la nature des parties impliquées. Une décision à saluer, qui reflète une conscience stratégique des véritables enjeux dans la région, à un moment où la Tunisie s’engage dans des aventures qui ne servent ni les intérêts de son peuple, ni son histoire diplomatique.
La poursuite de cette trajectoire par le Palais de Carthage, en l’absence de vision rationnelle et de position maghrébine équilibrée, ne conduira qu’à une plus grande isolement de la Tunisie, sapant ce qui reste des ponts de confiance avec ses voisins. La Tunisie doit choisir : être une voix de sagesse et d’équilibre, ou rester une ombre fade d’un régime qui marchande la séparation et attise les conflits.