![Le principal institut d’études sécuritaires et militaires au monde, basé à Londres : Le Maroc, un partenaire stratégique fiable pour la sécurité et la stabilité du Sahel 1 c11a43b0 17ed 4700 9e46 5d71053a1d91](https://fr.aldar.ma/wp-content/uploads/2025/02/c11a43b0-17ed-4700-9e46-5d71053a1d91-780x470.jpeg)
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L’Institut Royal des Services Unis (Royal United Services Institute – RUSI), un centre de réflexion britannique fondé en 1831 et spécialisé dans les questions militaires et sécuritaires, considéré comme le plus ancien institut de recherche dans ce domaine au monde, a affirmé que le Maroc est devenu un acteur clé dans le soutien à la stabilité de la région du Sahel. Le royaume tire parti de sa position géographique, de ses partenariats économiques et de son approche sécuritaire et diplomatique.
Selon une publication du RUSI, basé à Londres, le Maroc adopte une stratégie multidimensionnelle pour faire face aux défis transfrontaliers du Sahel. Cette approche comprend le renforcement de la coopération sécuritaire, l’investissement dans les infrastructures et le soutien au développement économique des pays voisins.
Les analyses de l’institut britannique soulignent que le Sahel représente un défi géopolitique complexe, confronté à des menaces croissantes de groupes terroristes, de criminalité organisée et de migrations irrégulières. Dans ce contexte, le Maroc a pris des mesures stratégiques pour renforcer la stabilité régionale, notamment à travers le lancement de “l’Initiative Atlantique”. Cette initiative vise à offrir aux pays enclavés un accès à l’océan Atlantique via les ports marocains, favorisant ainsi le commerce régional et réduisant la dépendance à des ports potentiellement vulnérables aux troubles sécuritaires.
Par ailleurs, le projet de gazoduc Nigeria-Maroc s’impose comme l’une des grandes initiatives de coopération économique, visant à relier les ressources énergétiques de l’Afrique de l’Ouest à l’Europe via l’Afrique du Nord. Ce projet reflète l’engagement du Maroc à établir des partenariats durables pour relever les défis économiques qui influencent la stabilité régionale.
Un renforcement des partenariats sécuritaires
Sur le plan sécuritaire, le rapport du RUSI indique que le Maroc développe ses partenariats pour faire face aux menaces terroristes croissantes au Sahel, où les groupes armés exploitent la porosité des frontières et la faiblesse des gouvernements pour étendre leur influence. Ces défis se sont intensifiés avec les récents bouleversements politiques, comme le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2025, ce qui a conduit à une reconfiguration des alliances régionales.
En réponse, ces pays cherchent à renforcer leurs capacités sécuritaires à travers l’Alliance des États du Sahel, qui prévoit la création d’une force militaire conjointe de 5 000 soldats pour lutter contre les menaces terroristes. Cependant, la réussite de cette initiative repose sur des ressources financières durables, une coopération efficace en matière de renseignement et un soutien logistique avancé.
Sur le plan économique, le rapport du RUSI souligne que le Maroc poursuit ses investissements pour favoriser la stabilité du Sahel. Le royaume a joué un rôle central dans le soutien au secteur énergétique au Niger en inaugurant une centrale électrique à Niamey en décembre 2024, contribuant ainsi à atténuer la crise énergétique qui s’est aggravée après l’imposition de sanctions économiques contre le pays.
De plus, les ports marocains offrent aux pays enclavés un accès stratégique aux marchés mondiaux, réduisant ainsi leur dépendance aux routes commerciales instables. Les investissements marocains dans les secteurs bancaire, des télécommunications et des infrastructures témoignent de son engagement en faveur de l’intégration économique comme moyen de lutte contre l’extrémisme et de promotion du développement durable.
Le rapport de l’institut britannique met en évidence la nature transnationale des menaces sécuritaires au Sahel, où les groupes terroristes coopèrent avec des réseaux de criminalité organisée pour le trafic d’armes, le recrutement de combattants et le trafic de drogue. La région a été le théâtre d’attaques majeures, notamment l’attaque contre l’école de gendarmerie à Bamako, au Mali, en septembre 2024, ainsi que des enlèvements de ressortissants occidentaux en Algérie et au Niger au début de l’année 2025. L’escalade de la violence s’étend également aux pays du Golfe de Guinée, comme le Bénin, le Togo et le Ghana, suscitant des inquiétudes quant à une possible propagation des menaces terroristes vers le sud.
Dans ce contexte, le rapport du RUSI avertit que tout affaiblissement de la coopération sécuritaire entre l’Alliance des États du Sahel et les pays membres de la CEDEAO pourrait aggraver la situation régionale.
L’analyse du RUSI conclut que le paysage sécuritaire du Sahel est marqué par une complexité et une évolution constante, poussant les États de la région à renforcer leur autonomie sécuritaire à travers de nouvelles alliances, dans un contexte de montée des défis sécuritaires.
Dans ce cadre, le Maroc émerge comme un acteur clé dans la promotion de la stabilité régionale, grâce à une approche globale combinant sécurité, développement et intégration économique. Le rapport souligne que la réussite des efforts de stabilisation au Sahel repose sur un renforcement de la coopération régionale et l’adoption de stratégies à long terme allant au-delà des solutions militaires traditionnelles, en mettant l’accent sur le développement économique comme levier principal d’une stabilité durable.
Il est à noter que l’institut britannique compte environ 2 000 membres, incluant des officiers militaires, des diplomates et des responsables politiques. Il est principalement financé par le ministère de la Défense britannique et le budget militaire du Royaume-Uni.