
ALDAR/ Meryem Hafiani
Les milieux militaires et politiques américains examinent la possibilité de transférer le siège du Commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) de l’Allemagne vers le Maroc, une démarche qui pourrait redéfinir les équilibres de puissance et le déploiement des forces sur le continent africain.
Cette idée, revenue sur le devant de la scène après les déclarations du général Michael Langley, commandant de l’AFRICOM, devant la Commission des affaires militaires du Congrès, traduit la prise de conscience croissante à Washington de l’importance du Maroc en tant que partenaire stratégique, combinant position géographique unique et fiabilité dans la coopération sécuritaire et militaire.
Bordé par deux façades maritimes et situé à mi-chemin entre l’Europe et le cœur de l’Afrique, le Maroc apparaît, aux yeux des stratèges du Pentagone, comme un point d’ancrage idéal pour surveiller et répondre rapidement et efficacement aux menaces dans la région du Sahel et du Sahara.
Bien que la faisabilité logistique et militaire de ce transfert paraisse évidente, la question financière représente un défi majeur. Langley a averti que le coût élevé pourrait dépasser les bénéfices opérationnels. Cependant, les signes d’un renforcement de la coopération entre Rabat et Washington se multiplient : contrats d’armement avancés incluant des hélicoptères Apache, exercices conjoints « African Lion » ayant consolidé la position du Maroc comme l’un des principaux centres de coordination militaire régionale, et ouverture prochaine du « Centre d’excellence pour la paix » qui fera du Royaume une plateforme de formation pour des milliers d’officiers africains.
Dans ce contexte, la décision de transférer l’AFRICOM ne se jouera pas uniquement dans les bureaux du Pentagone, mais dans un équilibre complexe entre considérations financières et stratégiques, le Maroc restant au cœur de cette équation comme un choix susceptible de transformer le paysage sécuritaire africain pour les décennies à venir.