L’aide financière directe pour les primo-accédants au logement, qui est destinée aux citoyens marocains dans l’ensemble des régions du Royaume ainsi qu’aux Marocains résidant à l’étranger ne disposant pas de logement au Maroc, traduit la Haute volonté Royale de renforcer la capacité des citoyens à accéder à un logement décent, a indiqué, jeudi à la Chambre des représentants, le secrétaire général du département de l’Habitat et de la Politique de la ville, Youssef Hassani.
Cette aide a été approuvée dans le cadre d’un nouveau programme d’assistance dans le secteur du logement, dont les grands axes ont été déclinés devant Sa Majesté le Roi par la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Zahra El Mansouri, lors de la réunion de travail consacrée au secteur de l’habitat et de l’urbanisme, présidée par le Souverain le 17 octobre au Palais Royal à Rabat, a-t-il relevé.
M. Hassani, qui présentait le projet du budget sectoriel du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville au nom de Mme El Mansouri, a exposé les procédures accompagnant la mis en œuvre du programme.
Ces procédures ont principalement trait à la mise en place de la plateforme numérique dédiée en partenariat avec la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), dont l’objectif est de fixer les délais impartis, assurer un caractère transparent au mécanisme d’aide, signer des accords de partenariat avec les parties prenantes concernées et réaliser des projets modèles, a-t-il expliqué.
Le responsable a, par ailleurs, mis en avant les objectifs et les effets escomptés de ce programme en matière de promotion immobilière, à savoir l’appui du pouvoir d’achat des familles afin d’obtenir un logement, la couverture des besoins exprimés en la matière et le renforcement de la lutte contre le logement indécent.
Les impacts économiques attendus en matière de promotion immobilière consistent en la préservation de la place du secteur immobilier au sein de l’économie nationale, l’amélioration des opportunités d’emploi enregistrées par le secteur annuellement, outre l’organisation et le contrôle du marché immobilier, a-t-il fait valoir.
Concernant les mesures prévues dans le cadre du plan d’action du département de la Politique de la ville au titre de l’année 2024, M. Hassani a affirmé que l’année à venir sera notamment marquée par la poursuite de la mise en œuvre des accords conclus, l’approbation du projet de programme de réhabilitation des quartiers sous-équipés en vue de sa présentation devant le Comité interministériel permanent de la politique de la ville.
Il s’agit également de mettre en œuvre les résultats de l’étude des impacts sociaux, économiques, urbains, culturels, architecturaux et environnementaux des projets de la politique de la ville, d’accompagner les acteurs locaux dans la création d’espaces publics accessibles à tous, en particulier aux femmes et aux filles, et ce dans le cadre d’une approche favorisant l’intégration du genre, tout en faisant progresser les programmes de politique de la ville de sorte à permettre de travailler sur de nouveaux sujets relatifs aux villes intelligentes.
Le responsable s’est attardé sur le programme “Villes sans bidonvilles”, dont le plan d’action au titre de l’année 2024 prévoit de se focaliser sur la diffusion d’une nouvelle méthodologie visant à accélérer la lutte contre ce type de logement.
Cette méthodologie repose sur trois piliers, à savoir le soutien financier, le partenariat avec le secteur privé et le relogement, a fait savoir M. Hassani.
Afin d’accélérer la cadence de l’élimination des bidonvilles, un nouveau programme s’étalant sur cinq ans sera mis en place dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie d’environ 24.000 familles chaque année, a-t-il affirmé.
Le ministère signera une convention avec le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Économie et des Finances afin d’activer ce programme et son action continuera de préconiser l’approche de relogement dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs public et privé, a-t-il poursuivi.
Depuis le lancement du programme “Villes sans bidonvilles” en 2004 et jusqu’à fin septembre 2023, les conditions de vie d’environ 332.000 familles sur 455.688 ciblées par ledit programme se sont améliorées, ce qui représente un taux de réussite d’environ 73%, a-t-il dit, soulignant que 61 villes ont été déclarées sans bidonvilles.
En ce qui concerne le développement intégré des centres ruraux émergents, le ministère assurera en 2024 la mise en œuvre des programmes et projets émanant du programme d’urgence de reconstruction et de réhabilitation des zones touchées par le séisme d’Al Haouz (42 zones), a-t-il relevé.
Il s’agit également d’exécuter les projets s’inscrivant dans le programme modèle et ce selon une méthode contractuelle et participative impliquant les différentes parties concernées (12 centres régionaux), d’approuver les plans d’action du programme initial (77 centres) en partenariat avec les acteurs locaux, a noté le responsable.
Il est également question d’instaurer un système de gouvernance dédié au partenariat en vue d’une contractualisation avec les partenaires allant dans le sens de la réalisation des projets prioritaires, et de mobiliser des partenaires à même d’assurer une convergence territoriale et un développement intégré des zones ciblées, a-t-il indiqué.
L’année 2024 verra la présentation des orientations politiques générales relatives à l’aménagement territorial au niveau du Comité ministériel de l’aménagement du territoire et du Conseil supérieur de l’aménagement du territoire (CSAT), l’adoption d’orientations au niveau du Conseil ministériel, et la révision du projet de loi-cadre relatif à l’aménagement du territoire national à la lumière des orientations de la politique générale en la matière, a fait savoir M. Hassani.
Le budget d’investissement dédié au département de l’Aménagement du territoire national et de l’Urbanisme dans le cadre du projet de loi de finances 2024 s’élève à 283.425.000 dirhams, dont une part de 80% (226 millions de dirhams) est allouée aux agences urbaines, tandis que le budget d’investissement dédié au département de l’Habitat et de la Politique de la ville est de 2.720.220.000 dirhams, a-t-il relevé.