L’Afrique du Sud doit renforcer ses institutions judiciaires et d’application de la loi pour lutter contre la corruption qui gangrène le pays depuis de longues années, a indiqué lundi le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.
«Si nous voulons inverser la tendance en matière de corruption, nous devons renforcer les institutions chargées de l’application de la loi et les protéger des ingérences ou manipulations extérieures», a déclaré M. Ramaphosa dans sa newsletter hebdomadaire.
Il a précisé que pendant de nombreuses années, la corruption a systématiquement affaibli l’État, endommagé les institutions clés et érodé le tissu social du pays.
Revenant sur les mesures prises pour lutter contre ce fléau, le chef de l’État a souligné que «la première étape a consisté en la création d’un tribunal spécial pour permettre à l’Unité spéciale d’enquête (SIU) d’accélérer les poursuites civiles contre les individus corrompus et de récupérer les fonds volés».
«Actuellement, environ 119 affaires d’une valeur estimée à plus de 12 milliards de rands (plus de 600 millions de dollars) sont inscrites auprès du Tribunal spécial», a-t-il signalé.
Par ailleurs, M. Ramaphosa a rappelé que le gouvernement a créé en 2019 la Direction des enquêtes (ID) au sein du bureau du directeur national des poursuites pénales (NPA) pour se pencher sur les affaires graves de criminalité organisée et de corruption.
«Au total, 187 individus impliquées dans des affaires de capture d’État et de corruption ont été traduits en justice dans 32 affaires et près de 13 milliards de rands de fonds et d’actifs ont été gelés», a-t-il dit.
Plusieurs partis de l’opposition ont jugé récemment «très insuffisantes» les mesures prises par le gouvernement pour éradiquer la pourriture des institutions de l’État et mettre en œuvre les recommandations de la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’État en matière de lutte contre le fléau de la corruption généralisée.
Publié en 2022, le rapport de la Commission révèle que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations de l’État et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, dont l’ex-président Jacob Zuma.
Aldar : LA MAP