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Les mesures d’urgence auraient préservé 71% des emplois (BAD/OIT)

Les mesures d’atténuation mises en œuvre par le Maroc pour faire face à la pandémie du Covid-19 auraient permis la préservation de 71% des emplois directement menacés par le confinement, selon la Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Une enquête complémentaire aux données disponibles menée par la BAD et le Bureau international du Travail (BIT) en 2020 sur 350 TPME formelles et TPE informelles (dont 300 répondants au total) a permis de montrer que, globalement, les mesures d’urgence ont eu des impacts positifs en matière d’accès au financement, de préservation d’emplois et d’assistance aux entreprises, indiquent la BAD et l’OIT dans une note d’orientation politique intitulée « Impact de la crise Covid-19 sur l’emploi et les TPME au Maroc ».

«Au regard de l’enquête conduite par le Haut Commissariat au Plan (HCP) sur l’effet du confinement et de l’enquête réalisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) durant les premiers mois du confinement, près de 1,6 million d’emplois étaient considérés comme menacés», rappelle la même source.

De fait, l’économie marocaine a perdu 432.000 emplois en 2020, selon le HCP. Cette perte d’emplois a concerné majoritairement le secteur de l’agriculture, forêt et pêche (273.000 postes) et des services (107.000 postes) suivis du secteur industriel y compris l’artisanat (37.000 postes) et celui des BTP avec 9.000 postes (HCP 2021).

Aussi, la note fait ressortir que les aides accordées aux employés en cessation d’activité et déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en février 2020 (secteur formel), malgré certaines limites, ont contribué à « préserver le lien entre les employés et leurs employeurs », notant que la proportion des travailleurs potentiellement non éligibles aux aides sur les salaires représente près de 30% de la population des travailleurs immatriculés à la CNSS.

Il s’agit des travailleurs qui ne sont pas déclarés en permanence auprès de la CNSS et de ceux opérant dans des formes atypiques d’emploi, considérés comme indépendants, précise la même source.

Pour ce qui est du secteur informel, l’aide financière accordée aux ménages a permis d’atténuer le choc sur la pauvreté, relève la même source.

Par ailleurs, la même note montre que les mesures d’urgence adoptées par le Comité de veille économique (CVE) pour faire face au choc du confinement auraient atténué de manière « substantielle » la baisse du PIB.

« La non-mise en œuvre des mesures d’atténuation aurait entraîné un taux de croissance négatif du PIB en 2020 de –14,6% (soit une baisse de 17,1 points de pourcentage par rapport à celui de 2019) », estiment les deux institutions, ajoutant que la mise en œuvre des mesures devrait atténuer cette baisse et situer le taux de croissance du PIB de 2020 à –8,1% (soit une baisse moindre de 10,6%).

« Sans ces mesures, toutes les branches d’activité de l’économie auraient subi une sévère crise de débouchés. Le secteur agricole aurait perdu 15,1 pour cent de sa valeur ajoutée, celui de la pêche 17,6 pour cent, celui des industries alimentaires 18,6 pour cent, et le secteur hébergement-restauration, 27,6 pour cent », souligne la même source .

Fruit d’une collaboration entre les deux institutions, cette note d’orientation analyse les répercussions de la pandémie de Covid-19 sur l’emploi et le développement des TPME marocaines, avec des recommandations à la clé.

Cette note a été initiée par la plateforme entrepreneuriale « Souk At-Tanmia », soutenue par la BAD avec un financement du Programme de partenariat dano-arabe (DAPP). Elle s’appuie sur les résultats des outils de simulation macroéconomique et de données d’enquêtes portant sur 300 TPME du Maroc.

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