A LA UNEMONDE

Sous l’effet de la résolution 2797 : Washington pousse le Polisario vers des négociations sur la base de l’autonomie sous souveraineté marocaine

ALDAR/ Imane Alaoui

La nouvelle dynamique internationale a profondément remodelé le dossier du Sahara marocain. Depuis l’adoption de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité, le cadre politique n’est plus le même : le plan d’autonomie proposé par le Maroc est désormais décrit comme une solution « sérieuse, pragmatique et crédible », ouvrant la voie à une approche plus réaliste que les scénarios politiques précédemment privilégiés. Cette évolution a poussé les États-Unis à intervenir plus directement pour réorganiser le processus politique et ramener les parties à la table du dialogue dans un format qui s’apparente davantage à un processus de règlement définitif qu’à un cycle de négociations indéfinies.

La résolution 2797 n’est pas un texte diplomatique de plus : elle constitue un tournant. Pour la première fois, une décision onusienne évoque explicitement l’autonomie sous souveraineté marocaine comme l’option la plus faisable. Ce changement n’est pas soudain : il résulte d’un cumul de pressions internationales — au premier rang desquelles celles de Washington — qui considère désormais que la prolongation du conflit représente une source d’instabilité dans une zone devenue stratégique pour l’énergie, la sécurité et la lutte antiterroriste.

Les États-Unis, à l’origine du projet de résolution, adoptent une équation simple : stabilité en échange de compromis politique. Aujourd’hui, le Sahara marocain est perçu comme un espace clé dans l’architecture sécuritaire et énergétique régionale, notamment avec les projets d’interconnexion stratégique entre l’Afrique et l’Atlantique portés par Rabat. À cela s’ajoute un contexte géopolitique marqué par les crises au Sahel, poussant les puissances mondiales vers des approches réalistes plutôt que vers des scénarios de fragmentation territoriale.

Face à ce nouveau cadre, le camp du Polisario affiche un malaise palpable. Habitué à un discours axé exclusivement sur un référendum d’autodétermination, le mouvement se retrouve confronté à un texte onusien qui redéfinit les paramètres et réduit l’espace politique de ses revendications historiques. Les réactions officielles ont tenté de minimiser la portée de la résolution, affirmant qu’elle ne constitue pas une reconnaissance explicite de la souveraineté marocaine. Mais les observateurs notent que le rapport de force évolue, et que l’Algérie — soutien essentiel du Polisario — se retrouve sous une pression diplomatique croissante.

À Rabat, le ton est mesuré, mais confiant. Le Maroc présente ce développement comme l’aboutissement d’un travail diplomatique patient soutenu par une convergence d’intérêts internationaux. Si la résolution ne clôt pas le dossier, elle renforce la position marocaine et valide davantage les investissements et politiques engagés dans les provinces du Sud — sans attendre l’issue finale du processus politique.

Le chemin vers un accord définitif reste complexe, mais une réalité s’impose : la relance des négociations n’est plus une option, c’est désormais une obligation inscrite dans un cadre international soutenu par Washington. L’ère où la question pouvait être prolongée indéfiniment touche à sa fin. Le scénario d’un État séparé perd progressivement son poids diplomatique, tandis que l’autonomie sous souveraineté marocaine s’impose comme la voie privilégiée par les acteurs influents.

La résolution 2797 n’apporte pas encore la conclusion du conflit, mais elle trace clairement sa direction. Après des décennies d’impasse, le dossier entre dans une phase nouvelle où Rabat apparaît plus proche que jamais de voir son approche consacrée comme référence internationale, tandis que ses opposants doivent revoir leurs positions à la lumière d’un ordre diplomatique désormais redéfini.

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