Le journal bulgare « Standart » a mis en avant les différents risques inhérents à la vente par la France d’armes à l’Algérie, en raison de doutes sur la destination finale de ces armes.
« Vendre des armes à l’Algérie serait une entreprise très risquée, en raison des doutes qui pèsent sur la destination finale de ces armes », avertit le quotidien dans un article commentant la récente visite en France du chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Saïd Chengriha.
Par ricochet, il est très probable que ces armes « profitent aux groupes armés de la région tels que le front polisario ou les groupes djihadistes », écrit « Standart » sur son site internet.
Revenant sur les objectifs de cette visite, ponctuée de rencontres avec le président français, Emmanuel Macron, et le ministre des Armées françaises, Sébastien Lecornu, le journal rapporte que la visite du gradé algérien avait pour but principal de « renforcer la coopération militaire avec Paris ».
Il était également question de conclure des contrats de fourniture d’armes à l’armée algérienne, « suite à l’augmentation spectaculaire du budget de la défense de l’Etat algérien, qui a atteint 18 milliards de dollars », selon la même source.
Par ailleurs, le déploiement de l’armée algérienne dans la région du Sahel a été à l’ordre du jour des pourparlers entre les responsables français et algériens, et ce « dans un contexte où le sentiment anti-français est largement répandu en Afrique », ajoute « Standart », notant que l’Algérie pourrait jouer le rôle « d’émissaire de la France » au Sahel, pour tenter d’endiguer le ressentiment croissant envers Paris dans la région sahélo-saharienne.
Citant plusieurs analystes, experts et observateurs, le journal bulgare note que la récente visite du galonné algérien à Paris soulève des « questions controversées » sur le rôle de la France, « qui est à la fois victime de la poussée de la Russie en Afrique et soutien de l’un des principaux bailleurs de fonds de Moscou en Afrique, à savoir l’Algérie ».
A travers un accord militaire avec Paris, l’Algérie tente d’éviter l’isolement de l’Occident en raison de ses relations militaires avec la Russie, fait remarquer le média bulgare.
Cette visite est un geste « personnel » envers le général Chengriha, accusé par l’opposition algérienne à l’étranger d’avoir commis des crimes contre les droits de l’homme et d’être impliqué dans des trafics de drogue et d’armes, conclut « Standart ».
Aldar : LA MAP