
ALDAR / Analyse
Dans une décision audacieuse qui a surpris les milieux politiques régionaux, la Libye a annoncé son retrait officiel du sommet trilatéral sur lequel l’Algérie comptait comme une plateforme alternative à l’Union du Maghreb arabe, alors qu’elle cherchait à établir de nouveaux équilibres régionaux excluant le Maroc de l’équation du partenariat maghrébin. Cette position libyenne a été perçue comme une gifle diplomatique directe au régime algérien, qui tente de briser l’isolement croissant de sa politique étrangère à travers des initiatives bilatérales et trilatérales.
Tripoli ne s’est pas contentée d’un simple retrait, mais a exprimé une position ferme, rejetant catégoriquement toute tentative d’instrumentalisation de la Libye dans les conflits géopolitiques de la région, notamment ceux alimentés par l’Algérie contre le Maroc. Le Haut Conseil d’État libyen a souligné que l’initiative proposée par l’Algérie dépasse les prérogatives du pouvoir exécutif libyen et utilise les institutions de l’État comme couverture pour des démarches qui ne reflètent pas la volonté du peuple libyen.
De plus, le communiqué libyen a critiqué la situation interne des autorités exécutives du pays, les considérant comme faisant partie de la complexité politique actuelle et non habilitées à prendre des décisions d’une telle envergure régionale. La position libyenne exprime également un refus clair de voir le nom de la Libye utilisé comme levier dans les tensions maghrébines, en particulier en ce qui concerne les relations tendues entre l’Algérie et le Maroc.
Par ailleurs, le Conseil libyen n’a pas caché son appréciation du rôle du Maroc dans le soutien au processus de paix en Libye, qualifiant le Royaume du Maroc de partenaire historique indispensable et d’acteur clé pour la stabilité de la région. Il a également souligné que toute tentative de porter atteinte aux relations avec Rabat constitue un manquement à la responsabilité morale partagée envers les peuples de la région.
Le message libyen était clair, et son écho s’est fait entendre dans les milieux diplomatiques : la Libye refuse d’être un outil dans un plan visant à isoler le Maroc, et rejette toute tentative de reconstituer un faux Maghreb arabe qui ne reconnaît pas l’histoire du partenariat et de la communauté de destin entre ses peuples.