ALDAR/ Analyse
Quelle est l’importance d’annoncer l’accord pour mettre fin à la division entre les factions palestiniennes à Pékin ? Le moins que l’on puisse dire de cet événement, c’est qu’il est historique à tous points de vue. Il est historique en raison du contexte politique et sécuritaire et de la nature du différend entre les parties à l’accord, et également historique dans le sens où il s’agit du premier accord de ce type adopté par la Chine. Il semble que son importance centrale réside dans la protection de la République populaire de Chine, qui entre aujourd’hui dans le tourbillon du conflit au Moyen-Orient dans son contexte plus large, celui de la question palestinienne. Donc; Il est très important de se concentrer sur l’importance de mettre fin aux conflits intra-palestiniens, mais il est encore plus important de comprendre les implications de la médiation chinoise dans les circonstances actuelles.
Il est certain que le rôle central de la Chine dans le système international a connu, ces dernières années, une évolution majeure vers plus d’efficacité, d’initiative et d’action. La Chine est sortie du stade de l’établissement d’un État économiquement fort, capable de produire une population de plus d’un milliard d’habitants et cherchant à transmettre un message différent au monde extérieur. La Chine, qui constitue actuellement avec la Russie une alliance stratégique qui a su équilibrer l’équilibre de la large alliance occidentale représentée par l’OTAN, veut montrer au monde qu’elle n’est plus seulement une usine pour les entreprises américaines et européennes, mais plutôt une représente un système politique distinctif et la culture d’un peuple ancien qui porte derrière lui un héritage culturel et une inspiration exceptionnels et respectables.
L’accord palestinien à Pékin intervient à la lumière de la poursuite de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, de l’agression atteignant un niveau record de destruction et de la guerre d’extermination déclarée contre le peuple palestinien. Nous ne devons pas oublier que le mal infligé aux habitants de la Cisjordanie, qui est sous l’administration de l’Autorité palestinienne et du mouvement Fatah, n’est rien de moins que le mal infligé chaque jour à la population de Gaza, que ce soit en termes de siège ou destruction. Ainsi, le retrait des factions palestiniennes, en particulier le Hamas et le mouvement Fatah, au plus fort de cette agression, avec cet accord historique pour la réconciliation et la fin de la division, fait partie de la réponse de la résistance contre Israël et certains des pays alliés qui soutenez-le, mené par les États-Unis d’Amérique. Pouvons-nous alors dire que la Chine tente d’atteindre l’équilibre requis dans le conflit israélo-arabe, similaire à celui atteint par l’Union soviétique ?
Ce n’est pas improbable, et cela peut signifier explicitement que la médiation de la Chine dans l’accord de réconciliation de Pékin est un message adressé directement aux États-Unis d’Amérique, dans une conjoncture politique difficile que traverse Washington, basée sur le conflit électoral majeur et la l’annonce par l’actuel président Joe Biden de son retrait de la course à la présidentielle. Peut-être qu’à travers cette initiative, qui ne peut être considérée comme une simple manœuvre, puisqu’elle représente également une partie de l’héritage diplomatique de la Chine, Pékin veut faire passer au prochain président américain le message qu’il est capable d’influencer le cours des événements au Moyen-Orient et de jouer un rôle plus important que ce que Washington imagine. Elle y parvient non seulement pour ouvrir un front de conflit avec les Américains, mais aussi parce qu’elle croit en son crédit historique dans ce domaine.
Nous ne devons pas oublier que les relations de la Chine avec le monde arabe en particulier ont été entachées de nombreuses allégations et falsifications dues à la propagande occidentale sur les droits de l’homme et le sort des minorités, et personne ne peut prouver que tout ce que les médias occidentaux ont promu à cet égard était une vérité incontestable. La leçon, sans aucun doute, est ce qui est officiel, prouvé et attesté par les partis arabes tels que les factions de la résistance palestinienne. Pékin veut confirmer qu’il est un médiateur de paix et non un médiateur de conflit ou de guerre. Si certains pays ne cachent pas qu’ils exportent quotidiennement des armes vers Israël pour l’aider dans la guerre contre Gaza, alors Pékin veut confirmer aux Arabes et à la communauté internationale qu’il préfère les messages de paix aux missiles de guerre et de destruction. . C’est un message diplomatique très intelligent et éloquent, surtout dans les circonstances actuelles.
