Les comptes bancaires de l’ex-président sud-africain, Jacob Zuma, ont été partiellement gelés suite à une décision de justice dans le cadre d’une affaire de corruption, a indiqué mercredi la First National Bank (FNB).
« La FNB a agi conformément à l’ordre de la Haute cour Pietermaritzburg, émis en février dernier, de suspendre les paiements sortant des comptes de l’ex-président Zuma », a déclaré la banque, notant que les comptes ne sont pas fermés car les paiements entrants ne sont pas concernés.
Après son élection à la tête du pays en 2009, M. Zuma a décidé d’entamer la rénovation de sa résidence de Nkandla, située dans la province du KwaZulu-Natal (est), dépensant au passage des sommes énormes.
Justifiant les travaux par la nécessité de mettre à niveau les mesures de sécurité en tant que chef d’État, la liste des rénovations initiées comprennent la construction d’une piscine, d’un enclos à bétail et d’un poulailler.
L’opposition avait saisi la Cour constitutionnelle pour dénoncer ces dépenses, arguant qu’elles n’étaient en rien liées à des questions de sécurité. L’ex-président a été condamné à rembourser plus de 500.000 dollars.
M. Zuma traine plusieurs affaires de corruption liées à ses deux mandats de président (2009-2018). Il fait face à 16 chefs d’accusation de fraude et de racket concernant un contrat d’achat d’avions de chasse, de patrouilleurs et de matériel militaire de 4,2 milliards d’euros.
Il a été également cité dans le rapport de la Commission d’enquête judiciaire sur la capture de l’État, un phénomène qui renvoie aux vastes détournements de fonds publics par de hauts responsables du Congrès national africain (ANC au pouvoir) et des hommes d’affaires.
En décembre 2023, M. Zuma a créé son propre parti appelé uMkhonto Wesizwe (MK), du nom de l’ancienne aile militaire du Congrès national africain, appelant les Sud-africains à ne pas voter pour l’ANC lors des élections générales prévues le 29 Mai prochain.
Suite à ce développement, le Comité exécutif national (NEC) du Congrès national africain (ANC au pouvoir) a décidé de faire passer l’ex-président par une procédure disciplinaire au lieu d’une expulsion immédiate, notant que la suspension ne sera traitée par le Comité de discipline du parti qu’après le scrutin.