Assiettes, couverts, gobelets, cotons-tiges: l’Allemagne bannit à compter de samedi la vente de plastiques à usage unique, appliquant une directive européenne destinée à protéger les océans de la pollution.
La nouvelle loi, votée en septembre 2020 et qui entre en vigueur ce samedi, interdit notamment les « cotons-tiges, couverts, assiettes, pailles, touillettes, bâtons de ballons de baudruche et gobelets ».
Certains emballages en polystyrène, utilisés comme contenants alimentaires, sont aussi concernés par l’interdiction.
Le texte applique une directive européenne, adoptée en 2018 après plusieurs mois de négociations entre Etats membres, interdisant une douzaine de catégories de plastiques différents.
Selon la Commission européenne, les produits concernés représentent 70% des déchets échoués dans les océans et sur les plages.
La vente des stocks préexistants devrait rester autorisée au-delà de 2021, permettant d’écouler la production déjà réalisée.
Les autres produits en plastique pour lesquels il n’existe pas encore d’alternatives, comme les lingettes, les cigarettes avec filtre en plastique ou les tampons hygiéniques, restent autorisés.
Mais ils doivent désormais être étiquetés, avec un avis avertissant les consommateurs des dommages environnementaux causés par le plastique. Des informations seront également fournies sur la manière de s’en débarrasser correctement.
Le projet allemand prévoit également que les administrations privilégient les « produits fabriqués à partir de matériaux recyclés » dans les appels d’offres de fournitures, afin d’encourager l’économie circulaire.
Pour la troisième fois seulement depuis le début de l’ère industrielle, la production annuelle mondiale de plastique a reculé en 2020, de 0,3%, en raison de la crise sanitaire.
Sur la totalité de la planète, « avec 367 millions de tonnes de plastiques produites en 2020 contre 368 MT en 2019, il s’agit de la troisième baisse mondiale depuis l’après-guerre, après celle intervenue en 1973 au moment du premier choc pétrolier, et celle de 2008, lors de la crise financière des subprimes », selon l’association européenne des producteurs de plastique.
La production mondiale de déchets plastiques pourrait augmenter de 41% d’ici 2030, et doubler la quantité présente dans les océans pour atteindre 300 millions de tonnes, met toutefois en garde l’association de protection des animaux WWF.