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L’équipe nationale marocaine dans une impasse tactique : le recours à Wahbi ou Sektioui devient une nécessité

ALDAR/ Iman Alaoui

Le match nul concédé face au Mali (1-1), lors de la deuxième journée de la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations, n’a été qu’un épisode supplémentaire d’une série de prestations ternes, confirmant que la sélection marocaine traverse une inquiétante stagnation technique. Un constat s’impose désormais avec insistance : Walid Regragui est devenu tactiquement lisible aux yeux des sélectionneurs adverses, et la poursuite de l’aventure avec lui ressemble de plus en plus à une perte de temps et à un gaspillage des ambitions d’une génération qui aurait dû jouer les titres plutôt que se contenter de justifier ses défaillances.

La rencontre a révélé, sans grande difficulté, que les adversaires des Lions de l’Atlas connaissent désormais leur style de jeu par cœur. Même construction lente, même dépendance excessive aux couloirs sans véritables solutions dans l’axe, même incapacité à désorganiser les blocs défensifs adverses. Le Mali n’a pas eu besoin de prendre de risques majeurs : discipline, pressing intelligent et rigueur collective ont suffi à mettre en lumière la fragilité du dispositif marocain et l’absence criante d’alternatives tactiques.

Plus préoccupant encore, Walid Regragui est apparu incapable de renverser la dynamique en cours de match. Sa lecture est restée figée, ses ajustements se sont limités à des changements classiques, sans impact réel, comme si le sélectionneur était devenu prisonnier d’un succès passé, répétant inlassablement la même recette alors que ses effets ne sont plus garantis. Ce manque d’innovation et de renouvellement a rendu l’équipe prévisible, facile à décrypter et pauvre en solutions face à des entraîneurs plus audacieux et flexibles.

La situation actuelle s’inscrit dans une trajectoire entamée depuis un certain temps déjà. Le rendement collectif est en net recul, et l’identité combative qui faisait autrefois la force de la sélection s’est progressivement diluée. Une possession stérile, une défense qui se déséquilibre au premier pressing adverse, une attaque inefficace malgré la richesse des individualités : autant d’indices qui montrent que le problème ne réside plus dans les joueurs, mais bien dans le staff technique, désormais incapable d’exploiter pleinement leur potentiel.

Dans ce contexte, maintenir Walid Regragui n’apparaît plus comme un choix rationnel. À quelques mois du Mondial 2026, cela s’apparente plutôt à une perte de temps préjudiciable. La Coupe d’Afrique organisée au Maroc aurait dû être une étape de confirmation et de construction ; elle s’est transformée en miroir révélant des dysfonctionnements profonds, appelant des décisions courageuses plutôt que des ajustements cosmétiques.

Aujourd’hui, les appels au changement se multiplient, non par émotion, mais sur la base d’une logique sportive claire. L’équipe nationale a besoin d’un entraîneur qui comprend la mentalité marocaine, qui sait dialoguer avec l’opinion sportive, et qui porte une vision moderne, tournée vers le développement et les titres, plutôt que vers la seule glorification du passé. Dans cette optique, les noms de Mohamed Wahbi et Tarek Sektioui s’imposent comme des options réalistes : deux techniciens proches du football national, dotés d’une personnalité capable d’insuffler un nouveau souffle et de restaurer la confiance.

La prochaine étape ne laisse aucune place à la complaisance ni à l’attentisme. Soit une décision forte est prise pour réorienter le projet avant 2026, soit la poursuite d’un chemin qui risque de mener à une nouvelle désillusion. La balle est désormais dans le camp de la Fédération, car l’histoire des grandes sélections s’écrit avec des choix difficiles, non avec l’attente.

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