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PJD et “GenZ” : tentative d’instrumentalisation des protestations ou règlement de comptes politiques ?

PJD et “GenZ” : tentative d’instrumentalisation des protestations ou règlement de comptes politiques ?

Par Imane Alaoui – ALDAR

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), refait surface avec un communiqué qui ne manque pas de provoquer la polémique. L’ancien chef du gouvernement a en effet annoncé son soutien à ce qu’il a qualifié de manifestations et mobilisations de la jeunesse sous le mot-dièse #GenZ, alors même que l’origine et les contours de ces appels restent flous et difficiles à cerner. Une prise de position qui soulève de nombreuses interrogations sur ses véritables motivations politiques.

Car rappelons que le PJD a dirigé l’exécutif pendant près d’une décennie (2012 – 2021), sans parvenir à apporter de réponses concrètes aux grandes attentes sociales, en particulier dans le secteur de la santé. Durant ses années au pouvoir, les hôpitaux marocains ont continué de souffrir d’un déficit criant en ressources humaines, d’infrastructures vétustes et d’un sous-financement chronique. Plusieurs rapports, notamment ceux de la Cour des comptes et d’organismes internationaux, ont clairement pointé ces lacunes structurelles : moins de huit médecins pour 10 000 habitants en 2020 et des dépenses publiques de santé en deçà du seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

Aujourd’hui, à travers ce communiqué, Benkirane tente de concentrer les critiques sur le gouvernement d’Aziz Akhannouch, dont le mandat n’est pas encore achevé, en lui imputant seul la responsabilité de la situation sociale actuelle. Pour de nombreux observateurs, il s’agit là d’une « manœuvre politique » destinée à repositionner le PJD sur l’échiquier national en surfant sur une colère sociale bien réelle, mais qui n’est pas nécessairement liée à son agenda partisan.

L’histoire politique récente est éloquente : malgré des promesses répétées, le PJD n’a pas su répondre aux urgences sociales. Pire, ses années de gestion sont associées à des décisions douloureuses pour les citoyens, telles que la réforme de la Caisse de compensation, le gel du recrutement dans certains secteurs et la libéralisation des prix des carburants. Autant de mesures qui continuent de peser lourdement sur la mémoire collective des Marocains.

Dès lors, une question s’impose : l’initiative de Benkirane relève-t-elle d’une conviction sincère en faveur de l’expression contestataire de la jeunesse, ou bien d’une tentative opportuniste de chevaucher une vague de mécontentement, dans l’espoir illusoire d’offrir au PJD une seconde chance après la cuisante défaite électorale de 2021 ?

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