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Robert Clark écrit dans le journal britannique The Telegraph : Le Royaume-Uni doit classer le « Front Polisario » comme organisation terroriste

Par : Robert Clark

Alors que le Moyen-Orient retient son souffle dans l’attente de savoir si le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël tiendra, l’Occident doit désormais se préparer à une riposte inévitable de Téhéran, après un mois d’« humiliation » infligée par Israël et les États-Unis.

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Les options de l’Iran pour répondre à cette situation sont désormais limitées, une grande partie de ses capacités militaires conventionnelles ayant été anéanties par les récentes frappes israéliennes, y compris la destruction d’une part importante de son stock de missiles balistiques, dont plusieurs ont été interceptés au-dessus du territoire israélien.

Face à ce revers, il est probable que l’Iran revienne à ses outils asymétriques, en s’appuyant sur ses multiples milices et alliés dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Même si ses forces traditionnelles comme le Hezbollah au Sud-Liban et les Houthis au Yémen ont été affaiblies, ces derniers peuvent être facilement redéployés sous contrôle tactique iranien pour menacer à nouveau les voies maritimes en mer Rouge.

De telles manœuvres pourraient provoquer des turbulences sur les marchés financiers et accentuer l’instabilité mondiale, un climat dans lequel l’Iran s’épanouit souvent. Néanmoins, Téhéran pourrait faire preuve de prudence pour ne pas contrarier son partenaire stratégique, la Chine, qui dépend de ces routes maritimes pour plus de 45 % de ses importations pétrolières.

Il est cependant plus probable que l’Iran active de nouveaux groupes mandataires encore peu connus sur la scène internationale, contrairement aux milices chiites irakiennes. Parmi ces nouveaux acteurs émerge rapidement un groupe qui sème l’instabilité et la terreur en Afrique du Nord : le Front Polisario.

Le Front Polisario est une milice marxiste soutenue par l’Iran et le Hezbollah, qui mène des attaques contre le Maroc au nom de la « libération du Sahara occidental ». Ce territoire est administré par le Maroc depuis le cessez-le-feu parrainé par l’ONU en 1991. Rabat bénéficie du soutien des États-Unis, de la France, et désormais du Royaume-Uni dans sa gestion du territoire.

Le dirigeant du Polisario a salué l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, affirmé son alignement idéologique avec « l’axe de la résistance » iranien, et appelle à une alliance unifiée allant de l’Iran et du Golan à Gaza et au Sahara occidental.

Depuis plusieurs années, l’Iran fournit au Polisario des missiles et des roquettes. Ces armes ont récemment été utilisées dans une attaque visant des civils près d’un camp de l’ONU au Maroc.

Un projet d’attaque contre le bureau de liaison israélien à Rabat a également été déjoué, ce qui laisse présager d’autres menaces, y compris contre les intérêts britanniques dans la région, dans le cadre du renforcement des liens entre le Polisario, le régime iranien et ses autres mandataires.

Il est évident que le Royaume-Uni figure lui aussi sur la liste des cibles de la vengeance iranienne, même si le gouvernement britannique est resté jusqu’ici en marge de ce conflit en raison de la méfiance croissante de Washington et de Tel-Aviv à son égard.

Il est grand temps que l’Occident agisse concrètement. À Washington, des législateurs des deux camps ont récemment présenté un projet de loi visant à classer le Polisario comme organisation terroriste. Le Royaume-Uni doit suivre cet exemple.

Ayant déjà soutenu le plan d’autonomie marocain pour le Sahara, Londres doit désormais appuyer son allié marocain, son partenaire américain, et défendre ses propres intérêts en matière de sécurité nationale en inscrivant le Front Polisario sur la liste des organisations terroristes.

Robert Clark est chercheur au Yorktown Institute, à Washington D.C. Ancien militaire de l’armée britannique.

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