La station de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar, mise en place par le groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP), ne cesse de développer sa production pour répondre aux besoins croissants en eau potable des habitants d’El Jadida et des régions avoisinantes.
Construite en 2015 avec une capacité de production de 25 millions de mètres cubes (Mm3) par an, la station a vu sa capacité de production augmenter à 45 Mm3/an en 2022, grâce à l’extension menée dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI 20-27) visant à pallier le déficit pluviométrique.
Ce projet d’extension de la station de dessalement a consisté au début en une augmentation de la production de 15 Mm3 par an, suivie d’une autre dotée de 45 Mm3 d’eau de production annuelle, dont 30 Mm3 destinés à la ville d’El Jadida et aux régions avoisinantes.
La station de dessalement de Jorf Lasfar, l’une des plus importantes à l’échelle nationale, a pour ambition de franchir le cap d’une production de 300 Mm3 d’eau potable d’ici 2026, dans l’optique d’une riposte significative à la situation de stress hydrique, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Lors d’une visite à la station, Otmane Abousselham, responsable de la production chez OCP Green Water, société spécialisée dans le dessalement et le traitement des eaux usées, a souligné dans une déclaration à la presse que le groupe OCP, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, a mis en place la société “OCP Green Water” en tant que levier d’accompagnement de la stratégie nationale de lutte contre le stress hydrique.
Le premier projet développé fut la station de traitement de Jorf Lasfar, dont l’objectif principal était de couvrir, lors de la première phase, 100% des besoins du complexe industriel de Jorf Lasfar en eau non conventionnelle, a-t-il rappelé.
La deuxième phase, a-t-il poursuivi, a porté notamment sur la mobilisation de 30 Mm3/an ayant permis dès février 2024 de couvrir 100 % des besoins en eau potable de la ville d’El Jadida.
M. Abousselham a affirmé que les travaux d’extension et de développement en cours permettront d’augmenter les capacités de dessalement de l’eau de mer afin de desservir la zone située au sud de Casablanca à raison de 60 Mm3/an.
Les travaux de construction ont débuté en avril de l’année en cours, alors que l’approvisionnement de la ville de Casablanca en eau potable commencera progressivement vers la fin de septembre prochain.
Parallèlement, a poursuivi M. Abousselham, de nouvelles extensions sont actuellement en cours pour approvisionner d’autres régions à l’instar de la ville de Khouribga.
Tous les projets réalisés ou en cours de mise en oeuvre visent à porter, d’ici 2026, la capacité de production annuelle d’eau à 300 Mm3/an au niveau de la station de Jorf Lasfar, a-t-il précisé, notant que cet objectif s’inscrit dans la stratégie globale de l’OCP visant une capacité de 560 Mm3 par an.
Pour accompagner l’extension et le développement de la station de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar, des travaux sont en cours pour la construction d’une station de pompage qui permettra de desservir deux stations de traitement.
À ce sujet, Zakaria Hour, ingénieur à l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole (ORMVA) des Doukkala, chargé de la gestion de cette station de pompage, a souligné que cette dernière, dotée de cinq pompes et un débit total de 2,2 m3/s, va fonctionner, dans la première phase du plan d’urgence, avec deux pompes qui seront mises en service pour alimenter la région de Casablanca-Settat avec un débit total d’environ 1.000 L/s, dès le mois de septembre prochain, a-t-il expliqué.
La deuxième phase de ce projet, dont les travaux ont commencé en mai dernier, prévoit la mise en service des deux autres pompes en octobre prochain, tandis que la cinquième pompe servira de pompe de secours, a-t-il détaillé.
En plus de la station de pompage, le projet comprend une canalisation de 54 Km de long et de 1.600 mm de diamètre qui transportera l’eau dessalée, en plus d’une conduite de raccordement entre les stations de traitement Daourat et Seoer d’une longueur de 11,4 Km et d’un diamètre de 800 mm, a-t-il relevé, notant que cette conduite de raccordement a été mise en service en juillet 2024 et qu’elle pompe actuellement environ 44.000 m3 d’eau par jour.
M. Hour n’a pas manqué de mettre en garde que cet effort national colossal ne peut substituer à l’adoption de pratiques quotidiennes favorables à la préservation des ressources hydriques et à la rationalisation de leur usage dans tous les domaines.
L’urgence et la gravité de la situation appellent en effet un engagement citoyen et permanent pour éviter les effets dévastateurs d’une dégradation plus prononcée d’une substance aussi vitale que l’eau. Pour lui, la responsabilité est partagée et le défi est de taille, ce qui nécessite une mobilisation totale pour rationaliser la consommation de l’eau quel qu’en soit le motif d’utilisation.
Le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, a lancé une série de chantiers stratégiques et ambitieux pour l’approvisionnement constant en eau potable pour l’ensemble de la population, tout en satisfaisant les besoins en irrigation, notamment la réalisation de la conduite de transfert d’eau brute entre le bassin hydraulique de Sebou et celui de Bouregreg permettant la sécurisation en eau potable d’une population de l’ordre de 10 millions d’habitants des régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Casablanca-Settat.
Il s’agit également de la réalisation de 9 nouvelles stations de dessalement d’eau de mer pour une capacité globale de 202 Mm3/an au profit de la population de plusieurs villes, dont celle d’El Jadida, en plus du lancement des travaux de 6 stations de dessalement pour une capacité globale de 360 Mm3/an pour sécuriser principalement l’alimentation en eau au niveau de Casablanca, Settat, Berrechid, entre autres.