L’approche du Maroc pour faire face à l’extrémisme religieux est une référence fondamentale, a affirmé l’expert international et enseignant-chercheur en études européennes et internationales à l’université allemande de Leipzig, Gilad Ben Nun.
« Une vue d’ensemble de l’approche générale du Maroc pour lutter contre l’extrémisme religieux donne clairement la mesure de la réussite de tels efforts. Le fait que nombreux dans le voisinage géographique du Maroc, y compris les pays de l’UE et la Commission européenne, considèrent son approche comme une référence fondamentale sur la manière de lutter contre l’extrémisme violent est assez éloquent », a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP, dans le sillage des arrestations opérées, en mars, par les services de sécurité marocains d’extrémistes affiliés à Daech.
Passant en revue les défis que pose la menace extrémiste, l’expert a souligné l’efficacité et la réaction rapide des services de sécurité marocains.
M. Ben Nun a également mis en avant les spécificités qui distinguent le Maroc dans ‘’ses engagements réussis contre l’extrémisme religieux’’, ainsi que son approche holistique, alliant sécurité, économie et confiance dans la gouvernance.
De son avis, la remarquable capacité du Maroc à combiner des approches basées sur la sécurité avec celles liées au développement économique est l’un des facteurs clés du succès.
S’y ajoutent, a-t-il poursuivi, ‘’l’attention qu’accorde le Royaume aux projets d’infrastructure générateurs d’emplois et de prospérité pour son peuple, associée à une forte confiance populaire, et à la fierté des Marocains de leur monarchie constitutionnelle de longue date’’.
« Si l’on additionne à cela la tendance naturelle de la société marocaine à la tolérance, ainsi que son rejet des actes de violence motivés par la religion (…), on obtient un soutien sociétal fondamental en faveur d’une action décisive de l’État contre les extrémistes », a indiqué M. Ben Nun.
Plutôt que de s’en remettre exclusivement aux outils de sécurité traditionnels pour affronter les groupes extrémistes, le Maroc, notamment, a créé des espaces de dialogue politique et de déradicalisation, a ajouté l’enseignant-chercheur.
Le Maroc, a-t-il relevé, a consciemment et positivement opté pour la construction d’espaces pour le dialogue avec les extrémistes violents, dans un effort pour les ramener dans la société, citant, dans ce sens, différentes initiatives, comme le programme « Moussalaha », lesquelles ont permis au Maroc de se démarquer fortement de la plupart des pays qui ont concentré leurs efforts de lutte contre l’extrémisme religieux violent « quelque peu exclusivement sur des mesures de sécurité de plus en plus sévères ».
Selon M. Ben Nun, la société marocaine elle-même est le plus grand facteur contribuant à la réussite des efforts de lutte contre l’extrémisme religieux au Maroc, eu égard à ses caractéristiques alliant tolérance religieuse à l’égard des autres confessions, hospitalité, acceptation de la différence humaine et sentiment de confiance en sa propre identité marocaine indivisible.
ALdar : LA MAP