Au début de ce Ramadan, l’œuf de consommation, l’un des produits alimentaires les plus prisés durant ce mois sacré, connaît une légère hausse en termes de prix, tout en restant à un niveau « correct » et avec un approvisionnement « normal » et « suffisant ».
Une augmentation qui s’explique essentiellement par l’habituelle forte demande sur cet aliment qui se veut, pour la majorité des familles marocaines, indispensable sur la table du ftour.
Toutefois, cette année s’avère particulière, puisqu’une nouvelle variable vient s’ajouter à la détermination des prix des œufs. Il s’agit de l’envolée des matières premières à l’échelle internationale qui, tout logiquement, a eu un impact non négligeable sur le coût de revient des producteurs.
Un tour aux marchés et supermarchés de la capitale économique du Royaume durant le premier jour du mois sacré a permis de constater de près l’évolution des prix unitaires au détail de l’œuf de consommation qui oscillent généralement entre 1,1 et 1,4 dirham.
Cette variation trouve son origine principalement dans le calibre des œufs (gros ou moyen), ainsi que dans la marge de bénéfice fixée par chaque vendeur, laquelle dépend entre autres des charges et coûts supportés par ce dernier.
Généralement, les prix sont légèrement plus élevés dans les grandes surfaces qui proposent les œufs dans des barquettes élégantes de 6, 9, 12 et 30 unités et avec une date de péremption indiquée sur l’emballage et sur l’œuf lui-même.
D’ailleurs, dans un supermarché situé au centre-ville, Abdelillah, un client qui a été approché par la MAP, s’est dit satisfait des prix actuels des œufs qui, d’après lui, sont « abordables ».
« L’oeuf est un aliment essentiel sur notre table, compte tenu de sa valeur nutritive et de sa richesse en protéines », nous a confié ce quarantenaire qui s’apprêtait à acheter un plateau de 30 unités à 36 dirhams.
Par ailleurs, Redouane, Vendeur détaillant des œufs dans un marché à l’ancienne médina, a fait savoir que son activité se déroule dans de bonnes conditions au début de ce mois sacré, malgré quelques contraintes qui restent « gérables ».
« Il y a ces jours-là un fort engouement pour les œufs, que ça soit pour le normal ou le ‘beldi’. Chaque année, cette période me permet d’augmenter significativement mes bénéfices. Pour ce qui est des prix, ils sont déterminés par le marché, avec de légères variations d’un vendeur à un autre, en raison des charges de tout un chacun », a-t-il dit.
Ces avis rejoignent celui de l’Association nationale des producteurs d’œufs (ANPO), dont le vice-président et porte-parole, Khalid Zaime, a affirmé que le prix de l’œuf est « correct », précisant que « le prix départ ferme se situe entre 0,8 et 0,9 dirham ».
« Le consommateur marocain s’approvisionne en œufs généralement vers la fin de Chaâban et début de Ramadan, ce qui augmente la demande et engendre par la suite une légère hausse des prix », a-t-il expliqué à la MAP, notant que cette situation dure en moyenne une semaine jusqu’à dix jours pour revenir à l’état normal.
M. Zaime a, dans ce sens, rassuré que la production nationale en œufs, qui est en baisse actuellement, arrive toujours à couvrir les besoins des Marocains et ce, en dépit des différentes contraintes auxquelles font face les acteurs de ce secteur.
La crise date bien avant la période du coronavirus, a-t-il relevé, rappelant qu’au début de l’année 2019, le secteur a connu une surproduction et une chute des prix à même de pousser les producteurs à vendre à perte.
« En 2020, la crise s’est poursuivie avec l’avènement du covid-19. La consommation a chuté en raison de l’absence de l’événementiel, alors que les producteurs, qui ont souffert de charges supplémentaires liées notamment au personnel, à la hausse des prix des produits d’hygiène, aux coûts du transport, n’ont ménagé aucun effort pour assurer la continuité de la production et de l’approvisionnement en bonne qualité ».
En juillet 2020, rappelons-le, l’ANPO a tiré la sonnette d’alarme sur la situation du secteur d’œufs de consommation qui subissait des pertes quotidiennes estimées à 3,5 millions de dirhams (MDH), suite à la crise du covid-19. Un double coup de l’abondance de l’offre et la baisse de la demande qui a engendré une chute des prix et par conséquent, des pertes de 350 MDH au cours de la période allant du 20 mars au 30 juin 2020.