Un atelier national pour le suivi-évaluation des réalisations du programme national “1 million d’hectares en Semis Direct” s’est tenu, jeudi à Rabat, sous le signe “Défis et opportunités, pour une agriculture résiliente au Maroc”.
Cet atelier, organisé à l’initiative du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, avec l’appui scientifique et technique de plusieurs partenaires nationaux et internationaux, entend proposer des recommandations pour booster l’adoption de ce système à large échelle au Maroc à l’horizon 2030.
Adopté en 2021, la feuille de route de ce programme ambitionne d’atteindre l’objectif d’un million d’hectares en Semis direct à l’horizon 2030, dans le but de renforcer la résilience du système céréalier au Maroc face aux changements climatiques.
La tenue de cet atelier national constitue un point d’étape pour le suivi-évaluation des réalisations du plan national de semis direct à travers la présentation du programme national de semis direct mené conjointement par la Direction du développement des filières de production (DDFP) et l’INRA, la proposition d’un plan d’action et un programme d’investissement pour le semis direct au Maroc et la présentation de la plateforme pilote de suivi digital du semis direct, initiée par l’INRA, le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et la Banque Mondiale.
En effet, les filières des céréales et des légumineuses, qui constituent l’épine dorsale de la souveraineté alimentaire au Maroc et occupent 4,5 millions d’hectares, font face actuellement à des sècheresses récurrentes, à la dégradation des sols et à l’augmentation récente des coûts de production.
Pour assurer une production durable dans ces systèmes céréaliers tout en préservant le capital (Sol) et en améliorant la résilience de ces filières face aux défis du changement climatique, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, dans le cadre de la Stratégie Génération Green 2020-2030, a opté pour une feuille de route pour atteindre 1 million d’hectares de semis direct à l’horizon 2030.
Durant la campagne agricole 2022-2023, la superficie sous semis direct a atteint près de 85.000 Ha, alors qu’elle ne couvrait que 15.000 Ha en 2019-2020, avec pour objectif d’atteindre 200.000 Ha en 2023-2024.
A cette occasion, le directeur de l’INRA, Faouzi Bekkaoui a indiqué que les scientifiques et partenaires de cet ambitieux projet débattront lors de cet atelier des différents défis et contraintes auxquels fait face le développement de cette culture, en vue de sortir avec des recommandations susceptibles de booster l’adoption de ce système à large échelle au Maroc à l’horizon 2030.
La question de la disponibilité des semoirs est très cruciale et sera également abordée lors de cet atelier, a-t-il fait savoir, notant que les semoirs utilisés dans la technologie du Semis Direct sont conçus spécifiquement pour ce type d’agriculture.
Au niveau africain, le directeur de l’INRA a souligné que le Maroc est l’un des premiers pays au continent à adopter ce type de programme, le but étant aussi de se positionner en tant que modèle pour les autres pays, qui font face à de multiples défis liés à la sécurité alimentaire.
De son côté, le chercheur principal à INRA-ICARDA Maroc, Rachid Moussadek, a mis en avant les bienfaits de la culture Semi direct, de par sa résilience face aux dérèglements climatiques, ajoutant que ce type de manifestation permet de mettre en perspective les réalisations achevés et de débattre des défis futurs.
Depuis le lancement de ce programme jusqu’à ce jour, M. Moussadek a fait savoir que le Maroc a quadruplé la superficie cultivée en Semis direct, et vise à atteindre l’objectif d’un million d’hectares en 2030, de même à permettre aux agriculteurs d’utiliser cette technique et faire face au manque de pluie.
Le représentant de l’ICARDA, sous l’initiative EiA, et avec l’appui de l’INRA et de la Banque Mondiale, a présenté un aperçu sur le développement pilote d’une plateforme digitale pour le suivi et l’appui de la réalisation de ce plan au niveau de la parcelle et de la région pilote.
Pour sa part, la spécialiste principale en agriculture à la Banque mondiale à Rabat, Nabila Gourroum, a indiqué que l’appui apporté par la Banque mondiale a surtout concerné un financement à travers le fonds “Climate support facility” et d’une assistance technique de même qu’une étude d’analyse sur l’état des lieux.
M. Gourroum a souligné que la Banque mondiale a également proposer un un plan d’action détaillé et un programme d’investissement, élaborés en vue d’atteindre 1 million d’hectares de semis direct à l’horizon 2030.
Cet atelier, dont les travaux ont été présidés par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts Redouane Arrach, constitue une opportunité pour une large concertation sur le plan national avec l’appui du ministère de l’Agriculture et des autres acteurs nationaux et internationaux (INRA, ONCA, Al Moutmir, AMAC, CAM, ICARDA, AAA, Banque Mondiale, etc.).
Aussi, il constitue le prolongement du 3e Congrès Africain sur l’Agriculture de Conservation (3ACCA), tenu à Rabat en juin 2023 avec l’appui de la Banque mondiale et de plusieurs partenaires, et ayant permis de dresser un état des lieux de l’adoption de l’Agriculture de Conservation en l’Afrique et dans le monde.
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