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L’Agadir d’Aït Kine à Tata : un grenier collectif symbolisant le riche patrimoine architectural de la région

Situé à une cinquantaine de kilomètres de la province de Tata, le petit village d’Ait Kine est l’un des rares à posséder un « Agadir » ou grenier collectif, toujours en activité.

Dans ce bout de la terre où le temps semble s’arrêter, l’Agadir d’Aït Kine, rassemble les biens les plus précieux de la population: Denrées alimentaires, bijoux en argent ou même des actes de vente, d’achat, de mariage et des titres de propriété gardés précieusement par un gardien qui veille à l’ouverture du lieu à l’aube et sa fermeture au coucher de soleil.

Quand bien même les chercheurs n’ont pas pu donner une date exacte de la période où ce grenier a été bâti, des archives privées remontant à l’année 1708 JC / 1120 de l’hégire laissent entendre que ce grenier collectif est utilisé par les habitants depuis cette époque.

D’une superficie de plus de 500m3, l’Agadir rassemble plusieurs cellules, destinées au stockage des céréales, dattes et produits d’artisanat, ainsi qu’une mosquée et d’autres installations.

Carrefour historique où se réunissaient, jadis, les voyageurs, le grenier d’Aït Kine a fait l’objet d’une restauration de son enceinte puis de l’intérieur de l’édifice en 2004.

“L’Agadir d’Aït Kine est un monument historique et architectural sublime, il est composé, également, d’une porte en bois décorée, une écurie, et des hautes murailles pour protéger le site ” a indiqué à la MAP, Mohamed El Mhamdi, chercheur dans le patrimoine amazighe.

“L’édifice de plusieurs étages englobe plus de 60 cases qui se transmettent d’une génération à une autre”, a expliqué M. El Mhamdi notant que le grenier dispose d’une seule porte d’entrée dont la clé est entre les bonnes mains d’un gardien des lieux , appelé “Lamin” qui signifie le “digne de confiance”.

En plus d’être d’être un espace pour le stockage des denrées alimentaires et biens, le bâtiment constitue un lieu de réunion pour gérer les affaires sociales et financières du village, à l’instar des cérémonies de mariage, les fêtes religieuses ou les œuvres caritatives, a fait noté le chercheur.

Pour sa part, Khalid Al Ayoud, spécialiste et auteur de plusieurs études en la matière a fait savoir que l’Agadir d’Aït Kine reflète le modèle des greniers collectifs spécifiques aux oasis, construits à base de terre cuite et plafonnés avec des troncs de palmiers, contrairement aux Igoudars de l’anti-atlas bâtis en pierre.

Le grenier, en tant que site patrimonial restauré récemment, mérite d’être valorisé dans l’attente du classement international sur lequel le ministère de tutelle y œuvre, a-t-il insisté.

Pour valoriser ce patrimoine culturel et le faire connaître mondialement, un atelier national avait été organisé le 13 avril à Agadir, en préparation de d’inscription des greniers collectifs “Igoudars” au patrimoine universel de l’Unesco.

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