Plus de 160 personnalités mondiales, dont Barack Obama et le chanteur de U2 Bono, ont publié lundi une lettre dénonçant les « menaces contre la démocratie » au Bangladesh à l’approche des prochaines élections, en particulier contre le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus.
Les signataires disent craindre pour la « sécurité et la liberté » de M. Yunus, lauréat du prix Nobel de la paix en 2006 pour son travail en faveur du développement économique.
Agé de 83 ans, il est loué pour avoir sorti des millions de personnes de l’extrême pauvreté au Bangladesh en proposant des microcrédits en milieu rural par l’intermédiaire de la Grameen Bank, banque qu’il a fondée en 1983, mais il s’est brouillé avec la Première ministre Sheikh Hasina, qui a déclaré qu’il « suçait le sang » des pauvres.
Des élections nationales sont prévues au Bangladesh d’ici la fin janvier, mais les organisations de défense des droits et les gouvernements étrangers expriment depuis longtemps leurs inquiétudes quant aux démarches du gouvernement Hasina pour faire taire les critiques et éradiquer la dissidence.
« Nous sommes profondément préoccupés par les menaces que nous avons observées contre la démocratie et les droits de l’homme », selon la lettre qui fait suite à un appel lancé par 40 dirigeants en mars.
« Nous pensons qu’il est de la plus haute importance que les prochaines élections nationales soient libres et équitables. »
La lettre, signée par plus de 100 lauréats du prix Nobel, ainsi que par l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, l’ex-secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et le leader est-timorais et lauréat du prix Nobel de la paix José Ramos-Horta, est intervenue après qu’une série de poursuites civiles ont été intentées contre Yunus.
Il fait désormais l’objet d' »au moins 200 poursuites civiles et pénales pour des conflits du travail », dont beaucoup sont liées aux entreprises sociales à but non lucratif qu’il préside, a déclaré à l’AFP son avocat Abdullah Al Mamun.
Il n’y a eu aucun commentaire dans l’immédiat de la part de M. Yunus ou du gouvernement.
La Commission anti-corruption du Bangladesh a engagé une action pénale contre M. Yunus en mai, l’accusant de détournement des fonds de ses employés.
« Nous souhaitons sincèrement qu’il puisse poursuivre son travail novateur sans être persécuté ni harcelé », conclut la lettre.
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