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La Région, nouvel eldorado de l’Offshoring !

Après une croissance spectaculaire dans les grandes métropoles du Royaume, le secteur de l’Offshoring se tourne actuellement vers les régions pour écrire une nouvelle page de sa success story, à la faveur d’une forte dynamique régionale orientée vers la transformation digitale.

Séduits par une structure de coûts plus compétitive, eu égard à un foncier accessible et des salaires convenables, les opérateurs de l’offshoring, un des secteurs les plus sensibles aux coûts, sont d’ores et déjà à la conquête des opportunités de croissance dans les régions dont les Centres régionaux d’investissement (CRI) accueillent à bras ouverts de telles initiatives.

Dans cet élan, le CRI de l’Oriental et la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI) ont signé un mémorandum d’entente dans lequel ils s’engagent ensemble dans le développement accéléré des écosystèmes de l’offshoring et du digital au niveau local.

L’APEBI a fait également escale à Fès, où l’Offshoring était le premier employeur de la ville en 2019 avec 36 centres d’appel employant près de 4.500 salariés. Ainsi, un Mémorandum d’entente a été signé entre le CRI Fès-Meknès et l’APEBI visant à booster la digitalisation de la région afin d’accroître l’attractivité et la compétitivité territoriale.

Approché par la MAP, Mimoun Chikhi, président du Pôle Offshoring de l’APEBI, a estimé « à environ 20% le gain en compétitivité auquel pourraient s’attendre les opérateurs de l’Offshoring en installant leurs sites d’exploitation dans les régions ».

Et d’expliquer qu’un tel gain est dû à un allègement considérable de leurs charges par rapport à l’axe Casablanca-Rabat où les centres d’appels sont installés en masse, grâce à un foncier nettement moins cher et des salaires compétitifs, ajoutant que le turn over des salariés se réduira davantage vu leur accès à un niveau de vie plus élevé dans des villes à taille moyenne.

Les régions peuvent même rivaliser avec des pays subsahariens qui ont déjà vu des opérateurs marocains y installer des centres d’appels. M. Chikhi a fait valoir que « grâce à nos régions, nous pouvons offrir des avantages comparables, voire supérieurs, si on intègre l’impact des coûts cachés liés à des distances plus grandes ».

Une résilience à tout épreuve

Si la pandémie du nouveau coronavirus a frappé de plein fouet l’activité économique, l’Offshoring est sorti indemne de cette crise, profitant de la montée en force du secteur digital en cette conjoncture inédite.

« 2020 fut une année exceptionnelle pour l’offshoring marocain. Il a montré sa capacité à résister à des circonstances exceptionnelles. Le Télétravail a été généralisé sur l’ensemble des écosystèmes de l’offshoring », s’est réjoui le président du Pôle Offshoring de l’APEBI.

Faisant part du maintien des activités et des parts de marché, il a toutefois, estimé qu’une légère baisse sera certainement constatée sur l’exercice 2020 et plus particulièrement sur l’écosystème ESO (Engineering Service Outsourcing). « Quant à l’écosystème ITO (Information Technology Outsourcing), l’impact est quasi nul, voire même positif sur plusieurs segments et/ou entreprises de ce secteur”.

Dans le cas des centres de contacts, ces derniers ont géré les débordements et les arrêts d’activités en Europe, ajoute M. Chikhi, notant que « les donneurs d’ordre qui disposaient d’un site de production au Maroc ont pu constater à quel point notre pays est à la hauteur des défis de l’externalisation ».

En outre, les appels sortants ont bien fonctionné, puisque les personnes appelées en Europe étant confinées, avaient plus de temps pour échanger sur leurs projets, fait-il observer.

Par ailleurs, M. Chikhi a abordé les perspectives de l’année 2021 sur une note positive. « 2021 sera l’année du rattrapage dans tous les domaines. Pour ce qui est de l’offshoring, les opportunités sont là à la portée des acteurs, qui devront redoubler d’efforts commerciaux et de présence sur le terrain ».

Et de conclure: « En somme, nos prévisions de croissance pour l’année 2021 seront de l’ordre des années d’avant COVID à savoir 14% annuellement en termes de CA et de 9% en termes d’effectif ».

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