Imane ALAOUI / ALDAR
Environnement international instable, résurgence du cycle d’inflation, processus de décarbonation… le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de faire le point sur la situation économique, dans un contexte marqué par de grandes transformations. La dernière lettre de ce Centre, a porté sur «l’instabilité des marchés: Quel programme de soutien au pouvoir d’achat?».
Au niveau international, l’économie mondiale, perfusée à coup de grosses doses budgétaires à travers des plans de relance nationaux, a pu sortir la tête de l’eau avec succès en 2021, selon le CMC. Toutefois, en dépit de ce relèvement, les séquelles et les traumatismes de la pandémie du Covid-19 persistent. Ils favorisent la fragilité des fondements des économies nationales les plus aguerries, des pays industrialisés aux pays les moins avancés, en passant par ceux émergents.
Flambée des prix des produits de base
Pour ce qui est de la résurgence du cycle d’inflation, qui se traduit par une flambée des prix de plusieurs produits de base, le CMC précise que la crise actuelle ne ressemble pas aux crises que le monde a connues par le passé. Elle se distingue par son ampleur, sa soudaineté et son impact qui a touché l’ensemble de l’économie mondiale, est-il indiqué.
Pour les économistes de ce Centre, le choc d’origine externe à la sphère économique a affecté à la fois l’offre et la demande. La crise actuelle se singularise également par l’ampleur des mesures prises pour l’endiguer. Pire, effets sur l’économie mondiale sont sans précédents.
Concrètement, toutes les économies ont été mises à genoux, entrainant une récession généralisée l’année dernière. Néanmoins, plusieurs Etats ont pu se relever par la suite. Ce qui signifie que cette crise «n’a été que temporaire au vu des performances encourageantes réalisées en 2021», selon le CMC. Ses responsables précisent que les séquelles les plus visibles de cette crise concernent la hausse généralisée des prix. Ce qui ne manquera pas de freiner la croissance et d’accentuer les tensions faisant émerger des déséquilibres à différents niveaux de l’ensemble de l’économie.
Attention aux nouvelles barrières pour les exportations vers l’Europe
En matière de décarbonation, le CMC attire l’attention sur le fait que l’Union européenne, principal partenaire commercial du Maroc, entrera dans une nouvelle phase d’exigences écologiques durant les prochaines années. Cela devra passer par la mise en place d’une taxe carbone sur les importations. Elle devra entrer en vigueur en 2023. Cette nouvelle donne impose au Maroc de décarboner à grands pas sa production industrielle pour en préserver la compétitivité, et tirer profit d’opportunités induites dans le domaine économique, environnemental et social, est-il recommandé.
«Certes le Maroc est doté de stratégies ambitieuses en faveur du développement durable. Mais l’urgence de l’impératif de décarbonation industrielle impose aux industriels et aux pouvoirs publics d’accélérer leur action», selon le CMC.