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Dans la ville côtière de Kénitra, au nord-ouest du Maroc, l’usine de l’entreprise chinoise CITIC Dicastal bourdonne d’activité. Les ouvriers y travaillent au milieu de machines ultramodernes qui transforment des lingots d’aluminium en jantes brillantes exportées à travers le monde. Ce site, qui comprend deux unités de production de jantes en aluminium ainsi qu’un centre de fusion des métaux, a été reconnu par le Forum économique mondial comme le premier « Lighthouse » (phare) industriel en Afrique — un label attribué aux usines les plus avancées technologiquement au niveau mondial.
Zhou Hongji, directeur adjoint de l’usine, a affirmé que ce succès reflète le transfert de technologies chinoises avancées vers le Maroc. Il a ajouté que la Chine est désormais un partenaire clé dans le développement du secteur automobile marocain, qui a connu une croissance rapide grâce à une stratégie nationale bien planifiée, faisant de cette industrie l’un des moteurs majeurs de l’économie marocaine ces dernières années.
L’ambassadeur de Chine à Rabat, Li Changlin, a souligné que le Maroc traverse une phase cruciale de son développement, et qu’il existe de vastes opportunités pour approfondir la coopération bilatérale, notamment dans les domaines du transport, de l’énergie et des infrastructures.
La position géographique stratégique du Maroc, entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, en fait un carrefour reliant l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. Ce statut a attiré d’importants investissements étrangers, particulièrement chinois, qui se sont étendus à des secteurs vitaux comme le dessalement de l’eau, l’agriculture et les énergies renouvelables.
À Nador, la société chinoise Aeolon, spécialisée dans la fabrication de pales d’éoliennes, est sur le point d’achever la construction de sa première usine en dehors de la Chine. Le démarrage de la phase de test est prévu pour la fin du mois de mai en cours, avec la création attendue d’environ 3 000 emplois locaux.
« Je suis fière de faire partie de ce projet », déclare Oumaïma, l’une des nouvelles recrues de l’usine. Elle ajoute : « Ici, j’apprends de nouvelles compétences et j’ai le sentiment de contribuer à un avenir plus durable, d’autant plus que la Chine et le Maroc partagent une même vision écologique. »
Parallèlement, le Maroc accélère la modernisation de ses infrastructures en vue de l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Le réseau de train à grande vitesse est en cours d’extension pour relier Tanger à Marrakech via Casablanca, et de nouveaux stades, hôtels et infrastructures touristiques de grande envergure sont en construction.
Au cœur de cette dynamique, des entreprises chinoises comme Sinotruk, spécialisée dans la fabrication de camions lourds, ont consolidé leur présence sur le marché marocain. Lors d’une exposition en périphérie de Casablanca, Wang Chao, directeur de la filiale Afrique de la société, a présenté les avantages des camions chinois, qu’il juge plus économiques et mieux adaptés aux conditions locales que leurs homologues européens. Il a indiqué que l’entreprise a vendu l’année dernière environ 200 camions malaxeurs à béton, et prévoit d’élargir son réseau de distribution à dix villes marocaines d’ici la fin de l’année.
Selon Wang, les chiffres de vente reflètent la vitalité et le progrès de l’économie marocaine. Un avis partagé par sa partenaire marocaine dans la distribution, Shadia Mansouri, qui a déclaré que les produits chinois allient qualité et prix abordable. Avec assurance, elle conclut : « La Chine représente l’avenir. »