Des acteurs du secteur privé ont invité, jeudi à Diamniadio, les gouvernements africains à mettre en place un système de subvention transparent pour assurer la disponibilité en engrais aux petits producteurs dont les femmes et les jeunes.
Ils intervenaient lors d’un panel portant sur les programmes de subvention des engrais au deuxième jour du sommet Dakar2 axé sur le thème : « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ».
« On essaie de prendre des mesures pour faire en sorte que les engrais soient disponibles et aider à mettre en place les prêts les plus favorables possibles pour les agriculteurs, mais un système de subvention transparent peut contribuer à élargir l’accès aux petits producteurs », a indiqué le conseiller du Directeur de Yara SA, une société chimique basée en Norvège, Arne Cartridge.
“Il s’agit de hausser les manches et travailler ensemble avec le secteur public pour trouver des solutions”, a dit Arne Cartridge, ajoutant que Yara international est un des “plus grands distributeurs de nutriments pour végétaux sous forme d’engrais”.
Il a ajouté que “l’augmentation de la productivité agricole passe par la gestion de la fertilité des sols, alors que l’utilisation d’engrais sur le continent africain a été beaucoup plus faible que dans d’autres régions du monde”.
C’est pourquoi, a-t-il insisté, il est nécessaire de « revoir les politiques de subvention afin que les petits producteurs puissent accéder aux fertilisants évoquant “un fort potentiel d’augmentation de l’offre et de la distribution d’engrais”.
Les subventions peuvent “participer à augmenter l’utilisation d’engrais en Afrique et garantir en même temps la prise en compte des besoins des agriculteurs”, a-t-il noté.
Le président de la BAD, alors ministre de l’Agriculture du Nigeria, avait pu développer l’accès sur le marché des engrais avec un ciblage sur la base des données pour toucher les agriculteurs de sorte qu’ils puissent acheter les intrants dont ils ont besoin et avoir des prêts pour faciliter leurs activités, a-t-il rappelé.
L’idée est de voir du côté des gouvernants “comment bâtir cette infrastructure dans le cadre des programmes de subvention au sein du secteur privé. C’est une composante très importante”, a souligné Arne Cartridge.
Au cours du panel, les intervenants du secteur privé ont partagé leurs visions de la croissance de l’industrie des engrais en Afrique et contribuer à mettre en place des mécanismes et des instruments qui puissent permettre d’avoir les meilleurs systèmes de subvention possible.
Intervenant pour sa part lors de ce panel, le Directeur général de l’Office chérifien des phosphates OCP Africa, Mohamed Anouar Jamali, a souligné que la santé des sols permet de maintenir la pratique de l’agriculture en luttant contre l’amenuisement des terres.
“Si nous travaillons sur la santé des sols en facilitant l’accès d’engrais par la subvention, surtout aux petits producteurs, nous pouvons accroître la fertilité et la productivité des sols de 50 à 300%”, a-t-il déclaré.
Il a toutefois préconisé “l’utilisation de bons engrais pour les bonnes cultures et prendre en compte la nature des sols” dans les politiques de subvention qui peuvent réussir si elles sont faites de manière intelligente, donnant l’exemple de l’Inde. Le groupe marocain travaille avec certains pays africains, dont le Sénégal, à « amener les engrais dans les zones les plus inaccessibles dans un programme dénommé La Maison des fermiers , a indiqué M. Jamali.
Le sommet Dakar 2, qui se tient du 25 au 27 janvier courant au Centre international de conférences Abdou Diouf CICAD de Diamniadio, compte mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce pour mettre en œuvre des pactes nationaux de souveraineté alimentaire et de résilience.
ALdar : LA MAP