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Santé : La Cour des comptes recommande la mise en place d’un système d’alerte précoce et de réduction des risques

La Cour des comptes a recommandé la mise en place d’un système d’alerte précoce de réduction et de gestion des risques dans le secteur de la santé, soulignant que ce système doit être performant, institutionnalisé, permanent et doté des outils et des mécanismes requis.

Dans son rapport au titre de l’année 2021, la Cour des comptes a souligné que la mise en place de ce système doit être marquée par l’implication effective et continue de l’ensemble des parties prenantes du secteur de la santé et une coordination efficace entre elles.

En sus, le rapport préconise de mettre en place un cadre juridique adéquat et actualisé relatif à la surveillance, à la veille sanitaire et à l’alerte précoce.

Le rapport met l’accent sur le renforcement du système de veille sanitaire et la mise en place d’exercices de simulation réguliers pour ces types de risques sanitaires, tout en tenant compte des priorités de chaque espace territorial.

Le rapport considère que le système actuel d’alerte précoce de réduction et de gestion des risques sanitaires a montré une certaine résilience au regard des efforts importants qui ont été consentis suite à la crise sanitaire du Covid-19.

Néanmoins, poursuit la même source, ce système fait face à des défis inhérents à la continuité des soins et des programmes de santé, au renforcement des structures de contrôle aux frontières, et à la constitution de stocks de médicaments, de vaccins, de réactifs et autres, qui assurent la sécurité et la souveraineté sanitaire du pays.

Le rapport fait savoir que le contrôle de la gestion des ressources humaines du ministère de la Santé a révélé que les effectifs du personnel de santé ont globalement augmenté, passant de 19.444 médecins au niveau national en 2011 à 25.575 médecins en 2020, dont 11.953 exercent dans le secteur public et 13.622 dans celui privé.

Quant aux infirmiers et techniciens de santé relevant du secteur public, leur nombre est passé, au cours de la même période, de 29.025 à 33.837, indique le document.

Toutefois, estime le rapport, cette augmentation n’a pas permis une couverture suffisante des besoins de la population et des structures de soins (De 1,51 agents de santé pour 1.000 habitants en 2011 à 1,64 en 2020, contre 4,45 agents pour 1.000 habitants selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette situation est due à l’existence de disparités au niveau de la répartition territoriale du personnel de la santé qui ne repose pas sur des critères objectifs d’allocation des ressources aux établissements de santé sur la base de leur cadre de référence, relève la Cour des comptes.

La couverture de la population est également affectée par le déficit enregistré dans les nombres de médecins, d’infirmiers et de techniciens spécialisés, note le rapport, estimant que ce déficit devrait continuer à croître.

Selon la Cour des comptes, la répartition du déficit entre les médecins, d’une part, et les infirmiers et techniciens de santé, d’autre part, montre une tendance à l’aggravation du déficit en nombre de médecins, si les mesures nécessaires ne sont pas prises, devrait passer d’environ 47.000 médecins en 2023 à plus de 53.000 en 2035.

En revanche, il est prévu une diminution du déficit en infirmiers et techniciens de santé, en régressant d’environ 56.000 infirmiers et techniciens de santé à 54.000 au cours de la même période, relève le rapport, jugeant que l’aboutissement à une bonne couverture de la population ne pourrait être envisageable qu’à long terme.

L’absence d’une véritable stratégie de gestion des ressources humaines dans le secteur de la santé, conjuguée à l’absence d’une planification efficace basée sur une gestion prospective des emplois et des compétences, ne font qu’accentuer les problèmes majeurs qui impactent ces ressources, indique le rapport.

Ainsi, la Cour a recommandé d’adopter une stratégie de recrutement et de mobilité du personnel soignant, avec comme objectif de compenser les départs prévisionnels, d’assurer une répartition équilibrée des ressources entre les régions et de corriger les disparités de façon continue et en tenant compte des priorités.

Elle a, également, préconisé d’adopter des mesures efficaces, telles que la formation et la mise en place d’un système de motivation, pour améliorer l’attractivité du secteur public et renforcer le corps des médecins généralistes, et de veiller au développement des spécialités prioritaires qui correspondent aux besoins réels de la population.

Pour ce qui est des processus d’autorisation, de contrôle, de fixation et de révision des prix des médicaments, la Cour des comptes recommande de veiller à la complétude et à la mise à jour régulière du cadre juridique régissant le secteur des médicaments.

Le rapport recommande aussi de mettre en place une politique pharmaceutique nationale axée sur le développement de la production locale de médicaments, et de veiller à sa mise en œuvre.

Le rapport constate que les processus d’autorisation, de contrôle, de fixation et de révision des prix des médicaments connaissent actuellement des insuffisances notables sur le plan de l’achèvement et de la mise à jour de l’arsenal juridique y afférent, ainsi que sur le plan de l’élaboration et de la mise en œuvre de plans d’exécution relatifs au cadre stratégique.

Malgré les améliorations observées, ces processus ne permettent pas encore de rassurer pleinement sur la disponibilité et la qualité des médicaments, ainsi que sur leur accessibilité économique pour les citoyens à travers l’adoption de prix qui tiennent compte du pouvoir d’achat, considère le rapport.

En ce qui concerne le programme national de prévention et de contrôle de l’hypertension artérielle, la Cour des comptes recommande de mettre en place un cadre institutionnel approprié à ce programme, de veiller au bon fonctionnement de ses instances de gouvernance et d’améliorer le fonctionnement de la filière de soins en assurant une coordination efficace entre ses différents niveaux.

Le rapport appelle, en outre, à la mise à jour des protocoles de traitement y afférents, à la mise en place des moyens humains et du matériel médical nécessaires et à l’approvisionnement régulier en médicaments.

Le programme national de prévention et de contrôle de l’hypertension artérielle a connu des progrès tangibles en termes de nombres de cas diagnostiqués et pris en charge qui ont été enregistrés, note le rapport, indiquant, à cet effet, que l’indice des cas d’hypertension pris en charge au niveau national par les centres de santé a quintuplé entre 2010 et 2020, passant de 198.808 à 1.195.257 cas.

Toutefois, le document considère que ce programme nécessite davantage d’encadrement en termes d’identification exacte de la population cible, des objectifs, de l’organisation des activités, des moyens financiers alloués et des indicateurs de suivi.

De plus, les mécanismes de gouvernance du programme ne permettent pas une coordination efficace entre les différents niveaux de la filière de soins, ajoute le document, estimant que le processus de prise en charge est également entravé par des difficultés qui se manifestent principalement par le manque d’équipements, l’insuffisance de médicaments et de ressources humaines médicales et paramédicales.

 

 

Aldar : LA MAP

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