La résolution adoptée récemment par le parlement européen à l’égard de la justice marocaine est une tentative de mauvaise foi qui ne vise aucunement à apporter des réformes aux conditions des journalistes ni à promouvoir la liberté d’expression, a indiqué le président du think-tank stratégique pour la défense de la démocratie, Moulay Boubcar Hamdani.
M. Hamdani, qui est également spécialiste des relations internationales, a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que la mauvaise foi semble évidente, car le principe de l’exemplarité du partenariat euro-marocain exige, au préalable, de soumettre les diverses questions d’intérêt commun à la discussion et à la délibération, et de s’assurer de la véracité des faits avant d’adopter une résolution hâtive qui sort de son contexte.
Il a estimé que ce comportement prouve que le parlement européen a ignoré les différents mécanismes institutionnels de dialogue et de coordination, qui ont été mis en place notamment pour constituer un espace de discussion et de débat global et franc, dont la commission parlementaire mixte.
M. Hamdani a souligné que cette résolution intervient à un moment aux profondes connotations, alors que le système énergétique en Europe est confronté à une crise sans précédent, faisant savoir que les bénéficiaires de cette situation, et le besoin urgent de l’Europe pour l’approvisionnement en gaz, peuvent avoir une part dans cette action, qui s’extirpe des normes établies depuis de nombreuses années de partenariat distingué entre l’Union européenne et le Maroc.
Il a noté que les parties qui veulent nuire aux intérêts marocains ont peut-être joué sur une deuxième carte en plus de celle du gaz. Il s’agit de faire toutes les concessions aux anciennes puissances coloniales face à la détérioration de l’image de l’Europe, notamment auprès des pays africains, en raison de la politique de deux poids deux mesures qu’elle mène sur le continent, et de ses positions hésitantes sur les différentes crises auxquelles sont confrontés nombre de pays africains, notamment en Libye, en Tunisie et en Algérie, sans oublier ses interventions ratées en Afrique de l’Ouest.
La position de la diplomatie officielle qui consiste à ne pas émettre de position jusqu’à présent est intact, tant que la résolution n’est pas prononcée par l’autorité exécutive ou par les gouvernements européens, et donc, donner une réponse au parlement européen à travers un organe législatif similaire, qui est le Parlement marocain, peut être considérée comme une étape pertinente en décidant de reconsidérer les relations entre les deux parties et en les soumettant à une réévaluation globale, a-t-il conclu.