Imane ALAOUI /ALDAR
Les relents de la guerre en Ukraine commencent à faire des ravages au Maroc. Après des années difficiles à cause de la crise de la pandémie du Covid-19, les ménages se retrouvent face aux répercussions de la guerre entre Moscou et Kiev. Son impact sur les chaînes d’approvisionnement mondiales est durement ressenti par l’économie marocaine, et surtout par les familles. C’est l’une des conclusions de la dernière note de conjoncture du HCP, rendue publique aujourd’hui.
Le Haut commissariat fait état d’un recul de la demande intérieur au cours du premier trimestre 2022. «Le rythme de croissance de la consommation des ménages se serait sensiblement réduit, atteignant +0,8% au premier trimestre, contre 1,5% au cours de la même période de l’année passée». Pour le HCP, cela s’explique notamment par le repli des revenus agricoles, qui aurait pesé sur les dépenses des ménages. Mais ce n’est pas tout. L’accentuation des pressions inflationnistes a également porté un coup dur à la bourse de la ménagère. D’ailleurs, le HCP considère que l’inflation est au plus haut niveau depuis la crise mondiale de 2008.
La tendance haussière des prix à la consommation, observée au quatrième trimestre de l’année dernière s’est accélérée au premier trimestre 2022. Les prix à la consommation ont augmenté à un rythme effréné. Ils ont augmenté de 3,6% au lieu de 0,1% au cours de la même période de l’année dernière. Cette flambée est plus visible pour les produits alimentaires, dont les prix ont augmenté de 5,3%. Idem pour les produits alimentaires hors frais, qui ont connu une hausse plus importante, avoisinant les 6,4%.
Cela est lié notamment à l’augmentation des prix des produits de base, particulièrement les céréales et les huiles végétales. Les tarifs des viandes de volaille est aussi en hausse de 2,5%. Cette augmentation s’explique par l’effet du renchérissement des produits énergétiques, du transport, en plus des tensions liées aux difficultés d’approvisionnement et à l’augmentation des coûts de production industrielle.
Selon le HCP, la forte hausse des cours internationaux des matières premières énergétiques et alimentaires, stimulée par les répercussions du conflit entre la Russie et l’Ukraine, auraient continué de nourrir les tensions inflationnistes au niveau mondial. A l’international, les prix des matières premières énergétiques auraient augmenté de 79,9% en variation annuelle, ceux des produits alimentaires se seraient appréciés de 24,5%. Résultat: une hausse des prix à la consommation de 7,7% aux Etats Unis et de 6,1% en zone euro au premier trimestre 2022.