ALDAR/ Meryem Hafiani
Lors de son intervention, jeudi, à la haute table ronde sur l’avenir des relations euro-méditerranéennes, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a affirmé que le Maroc s’engage à reconstruire l’espace euro-méditerranéen, non pas comme un simple cadre régional traditionnel, mais comme une véritable communauté de destin partagé, réunissant le Nord et le Sud autour de bases de coopération concrètes et de projets tangibles.
« Il est temps d’ouvrir un espace de dialogue sincère, éloigné des protocoles, pour échanger sur les défis et les opportunités », a déclaré Bourita. Il a souligné que le Maroc, premier pays à bénéficier du statut avancé auprès de l’Union européenne et partenaire dans de nombreux programmes aux niveaux humanitaire, environnemental et économique, est le lieu idéal pour initier cette démarche.
Le ministre a insisté sur le fait que l’espace euro-méditerranéen fait face à des défis réels, notamment l’absence d’une vision claire pour son avenir, la divergence des priorités entre un Nord axé sur la stabilité et la sécurité et un Sud orienté vers le développement et l’investissement, ainsi qu’une fragmentation géopolitique qui limite l’efficacité des initiatives communes. Il a également évoqué la faiblesse de la capacité de l’espace à répondre aux crises – sanitaires, alimentaires ou énergétiques – et le déficit de légitimité sociale auprès des citoyens, qui ont besoin de constater concrètement l’impact de cet espace sur leur vie quotidienne.
Malgré ces défis, Bourita a affirmé que le Maroc porte une vision ambitieuse de reconstruction de l’espace euro-méditerranéen, fondée sur un diagnostic clair et des objectifs ambitieux, mettant l’accent sur les valeurs partagées, la sécurité, l’intégration économique, et l’exploitation des connaissances et des compétences humaines, en particulier la jeunesse, la mobilité et l’innovation. Il a précisé que la mise en œuvre de cette vision passerait par des projets ciblés dans les domaines de l’énergie, de la sécurité alimentaire, du rapprochement des économies, ainsi que par le renforcement du dialogue politique et la création d’alliances volontaires autour d’intérêts communs, rendant ainsi la coopération entre le Nord et le Sud efficace et tangible.
Pour conclure, Bourita a réaffirmé que le Maroc vise une ambition transformative à long terme pour l’espace euro-méditerranéen, en adoptant une phase transitoire pratique axée sur des projets concrets, afin que la région méditerranéenne devienne plus qu’un simple voisinage géographique, mais une véritable communauté de destin partagé, ayant un impact positif sur les économies, les sociétés et les jeunes de la région. Il a appelé toutes les parties à travailler ensemble pour déterminer le destin de cet espace et construire un avenir commun.
