Kaboul est désormais protégée des roquettes et missiles par un « système de défense aérienne » capable de les intercepter, ont annoncé dimanche les autorités afghanes qui font face à l’avancée inexorable des insurgés talibans à travers le pays.
A la faveur du début du retrait définitif des forces étrangères du pays, les talibans ont lancé début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes qui, privées du crucial soutien aérien américain, n’ont offert qu’une faible résistance, leur permettant de s’emparer de larges portions rurales du territoire afghan.
Les forces afghanes ne contrôlent plus essentiellement que les axes principaux et les capitales provinciales, dont plusieurs sont encerclées par les insurgés, faisant craindre qu’ils n’attaquent prochainement Kaboul.
Plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul sont tombés aux mains des talibans dans un rayon d’une centaine de km de la capitale.
« Le système de défense aérienne nouvellement installé est opérationnel à Kaboul depuis 02H00 ce dimanche matin » (21H30 GMT samedi), a indiqué le ministère afghan de l’Intérieur dans un communiqué, « ce système s’est avéré utile à travers le monde pour repousser les attaques de missiles et de roquettes ».
Le ministère n’a pas précisé quel type de système avait été déployé ni quand il avait été installé ni par qui.
Au cours de ses 20 ans de présence en Afghanistan, l’armée américaine a déployé sur ses bases à travers le pays plusieurs systèmes C-RAM (Contre-roquettes, artillerie et mortiers), capables de détecter et détruire les projectiles les visant.
Ce type de système de défense, dont était notamment pourvue la base de Bagram, la plus importante des forces américaines en Afghanistan, située à 50 km au nord de Kaboul, est également capable de donner l’alerte dans la zone où il est installé.
Les talibans ont à plusieurs reprises lancé des attaques à la roquette ou au mortier contre les forces gouvernementales ou étrangères à travers le pays, et le groupe rival EI a mené une attaque de ce type contre Kaboul en 2020.
L’EI avait également revendiqué en début d’année une attaque à la roquette contre la base de Bagram, évacuée par les troupes étrangères et restituée aux forces afghanes début juillet.