Les caractéristiques spécifiques des dommages causés sur l’ADN par un régime alimentaire très riche en viande rouge ont fait l’objet d’une étude publiée cette semaine dans la revue Cancer Discovery. Ce travail scientifique a pu constaté le caractère cancérigène de la viande rouge. Toutefois, il ne s’agit pas, selon les faiseurs de cette étude, d’en arrêter totalement la consommation.
« je recommande la modération, et un régime alimentaire équilibré », affirme Marios Giannakis, oncologue au Dana-Farber Cancer Institute. Le chercheur et ses collègues ont séquencé l’ADN de 900 patients atteints d’un cancer colorectal, sélectionnés parmi un groupe de 280.000 personnes participant à des études sur plusieurs années, incluant des questions sur leur mode de vie. Les analyses ont révélé une mutation spécifique, n’ayant jamais été identifiée auparavant, mais indiquant un type de mutation de l’ADN appelé alkylation.
Cette mutation était associée de façon significative à la consommation de viande rouge (à la fois transformée et non transformée) avant le déclenchement de la maladie. En revanche, elle ne l’était pas à la consommation de volaille, de poisson, ou d’autres facteurs examinés. Pour Giannakis, cette découverte pourrait aider les médecins à identifier quels patients sont davantage pré-disposés génétiquement à l’alkylation, afin de spécifiquement leur conseiller de limiter leur consommation de viande rouge. Mais ce type de travaux dépend beaucoup des données sur lesquelles ils se fondent. En 2019, une équipe de chercheurs avait créé la controverse en affirmant qu’il était très peu sûr qu’une réduction de la consommation de viande rouge abaisserait la mortalité par cancer.