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50 ans de coopération médicale sino-marocaine : une histoire de partenariat durable née à Settat

Par Meryem Hafiani / ALDAR

À l’automne 1975, précisément en septembre, la première mission médicale chinoise posa ses valises dans la ville de Settat, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère de coopération sanitaire entre le Royaume du Maroc et la République populaire de Chine. Ce fut un moment hautement symbolique, marquant le point de départ d’un partenariat médical fructueux qui se poursuit encore aujourd’hui, un demi-siècle plus tard.

Cette première initiative traduisait concrètement l’amitié et la coopération qui se sont renforcées entre Rabat et Pékin depuis les années 1960, et ce, dans divers domaines, au premier rang desquels figure le secteur de la santé, devenu un pilier central de leur partenariat bilatéral.

Depuis 1975, la Chine a envoyé plus de 1 800 médecins et experts de la santé dans plusieurs hôpitaux marocains, en particulier dans les régions reculées et défavorisées comme Zagora, Bouarfa, Chefchaouen, Taounate et Ouarzazate. Ces professionnels, issus de diverses spécialités — chirurgie générale, gynécologie, pédiatrie ou encore médecine traditionnelle chinoise — ont contribué de manière significative à l’amélioration de la qualité des soins et au renforcement de l’offre sanitaire nationale.

Ils sont reconnus pour leur dévouement, nombre d’entre eux ayant passé plusieurs années au Maroc, s’adaptant à la culture locale et participant activement à la formation du personnel médical marocain, notamment dans les domaines de l’acupuncture, la phytothérapie et les techniques de diagnostic traditionnelles intégrées à la médecine moderne.

La coopération médicale sino-marocaine ne s’est pas limitée à l’envoi de missions médicales. Elle s’est élargie à la mise en place de dispositifs institutionnels et de projets conjoints, tels que l’initiative “Voyage de la lumière” pour le traitement des maladies oculaires en zones rurales, la création de centres de médecine traditionnelle chinoise dans les hôpitaux universitaires, ainsi que le soutien à la formation médicale et aux échanges d’expertise dans des domaines innovants comme l’intelligence artificielle et la télémédecine.

Plusieurs accords de coopération ont été signés dans les domaines de la recherche médicale, de la production pharmaceutique et des vaccins, notamment durant la pandémie de Covid-19, période pendant laquelle le Maroc a été l’un des premiers pays africains à bénéficier du soutien chinois pour l’obtention d’équipements médicaux et de vaccins, ainsi que pour la conduite d’essais cliniques et l’échange de données épidémiologiques.

Alors que cette coopération célèbre aujourd’hui son 50e anniversaire, de nombreux experts soulignent qu’elle dépasse désormais le cadre de la solidarité conventionnelle, s’érigeant en modèle de partenariat Sud-Sud efficace, basé sur la solidarité, le transfert de savoir-faire et le renforcement de la souveraineté sanitaire des pays en développement.

L’avenir de cette coopération s’annonce prometteur, notamment dans le contexte des réformes en cours au Maroc visant à moderniser son système de santé national et à mettre en œuvre le chantier ambitieux de la protection sociale universelle. L’expertise chinoise est appelée à jouer un rôle clé dans cet élan, tant en matière de formation que de technologies et d’infrastructures.

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