ALDAR / Sara El Wakili
Le journal français Le Journal du Dimanche a révélé des informations préoccupantes concernant une guerre numérique menée par des milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, pilotés, selon le média, par des groupes favorables au président algérien Abdelmadjid Tebboune. L’objectif : influencer l’opinion publique française de manière méthodique et saper la stabilité du pays de l’intérieur.
Selon le journal, qui s’appuie sur une note confidentielle émanant de Viginum, l’agence française de surveillance des menaces numériques, cette campagne se déploie de façon organisée, en recourant à des techniques sophistiquées de désinformation et de manipulation politique. Les contenus diffusés s’attaquent aux institutions françaises, alimentent la méfiance et attisent les sentiments d’hostilité. Les informations indiquent que des milliers de ces comptes usurpent l’identité de citoyens français et sont particulièrement actifs sur des plateformes comme X (ex-Twitter) et Facebook, diffusant des messages ciblés sur l’immigration, la religion et le racisme, dans le but de créer des divisions au sein de la société française.
Ce regain d’agitation numérique s’inscrit, selon Le Journal du Dimanche, dans un contexte de crise diplomatique aiguë entre Paris et Alger, aggravée récemment par le refus de l’Algérie de reprendre ses ressortissants expulsés de France, l’affaire du journaliste français Christophe Gleizes, ainsi que l’arrestation de l’écrivain algérien de renom Boualem Sansal. Autant de dossiers qui, selon des analystes, servent désormais de carburant à des campagnes médiatiques et politiques réciproques entre les deux pays.
Le journal cite également des sources des services de renseignement affirmant que cette offensive numérique cherche à discréditer les médias français et à semer le doute quant à leur indépendance, tout en diffusant des messages subliminaux en faveur du régime algérien, et en présentant la France comme une puissance néocoloniale continuant à s’immiscer dans les affaires internes de l’Algérie. Bien qu’aucune preuve formelle ne relie directement ces campagnes à des institutions officielles, la cohérence des messages et leur répétition soulèvent de nombreuses interrogations sur les véritables instigateurs de cette stratégie bien rodée.
Le Journal du Dimanche affirme enfin que les autorités françaises, par l’intermédiaire de leurs services spécialisés, surveillent de près ces activités numériques. Des efforts techniques et juridiques sont en cours pour démanteler ces réseaux suspects et identifier les personnes qui les animent, dans le cadre d’une nouvelle stratégie défensive visant à contrer les menaces cybernétiques étrangères.
