
ALDAR / Analyse
À une époque où la technologie est devenue un levier pour le développement des infrastructures et l’amélioration du quotidien des peuples, le régime algérien a fait un choix étonnant : investir dans l’intelligence artificielle… non pas pour améliorer l’éducation, la santé ou les routes, mais pour falsifier une réalité qu’il n’a jamais réussi à transformer depuis des décennies.
Une séquence diffusée récemment par la télévision nationale algérienne a suscité un vaste sarcasme. On y voit une vidéo conçue à l’aide de techniques d’intelligence artificielle, présentant ce qui est censé être la “route Tindouf – Zouérate” comme s’il s’agissait d’un exploit d’ingénierie reflétant un progrès dans les infrastructures.
Mais la réalité est tout autre : il n’y a ni route, ni travaux, uniquement une fiction audiovisuelle tentant de masquer un échec manifeste.
Dans la vidéo, un véhicule se fraie un chemin sur une route instable, mi-sable, mi-asphalte, dans une scène qui évoque davantage les funérailles d’un projet mort-né qu’un quelconque chantier réel.
C’est une cérémonie funèbre pour un rêve qui n’a jamais existé, forgé uniquement dans l’imaginaire d’un leadership en crise, qui a troqué le béton et l’acier contre les effets visuels, dans l’espoir illusoire de tromper les peuples avec des images plutôt qu’avec des réalisations concrètes.
Le paradoxe cruel, c’est que cette euphorie numérique se déroule dans un pays où les files d’attente pour du lait, de l’huile ou du carburant sont toujours une scène quotidienne pour le citoyen algérien, à qui l’on demande en parallèle d’applaudir des projets qu’il ne voit que sur les écrans officiels.
C’est une politique de fuite en avant, où les faits sont remplacés par des images, la planification par des illusions, dans une tentative de faire croire, à l’intérieur comme à l’extérieur, que l’Algérie avance, alors qu’en vérité, elle stagne depuis des années.
Est-il concevable que les projets d’infrastructure soient désormais réduits à des projections numériques ? Qu’on fasse la promotion d’une route avant même de poser la première pierre ? Ou s’agit-il là du nouveau style des généraux algériens : gouverner le pays comme on produit un film de science-fiction, sans public convaincu, ni base tangible ?