
Aldar / Analyse
La région du Sahel africain connaît une transformation profonde de sa carte des alliances régionales, alors que l’Algérie se considérait depuis des années comme la puissance dominante dans cette zone géostratégique cruciale.
Aujourd’hui, cette influence semble s’effriter, à la lumière d’indices diplomatiques clairs reflétant un changement des équilibres et une inclinaison de plusieurs pays sahéliens vers de nouvelles options politiques qui risquent de placer l’Algérie dans une situation d’isolement régional sans précédent.
Ces derniers temps, les relations entre l’Algérie et certains pays du Sahel se sont détériorées, notamment en raison de déclarations et de comportements jugés provocateurs et irresponsables de la part de certains responsables du régime algérien. Des propos imprudents, qui au lieu de bâtir des ponts, ont creusé le fossé avec les voisins, alors qu’il aurait été plus judicieux pour la direction algérienne d’adopter un discours d’apaisement et de chercher à rapprocher les points de vue, surtout face aux défis sécuritaires et économiques communs auxquels fait face la région.
Par ailleurs, le Maroc s’est affirmé comme un partenaire stratégique fiable dans la région, à travers ses initiatives de développement et d’assistance humanitaire, notamment le projet royal ambitieux visant à relier les pays du Sahel à l’océan Atlantique via le territoire marocain, offrant ainsi à ces pays un débouché maritime tant convoité. Cette initiative a reçu un écho favorable de la part du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui ont exprimé leur volonté de s’y engager concrètement. Cela reflète un profond repositionnement de ces États dans l’équation régionale.
Des observateurs estiment que l’ouverture par le Burkina Faso d’un consulat général dans la ville marocaine de Dakhla constitue un message politique fort, et que d’autres pays pourraient bientôt suivre le même chemin, soit en exprimant leur soutien à l’intégrité territoriale du Maroc, soit en ouvrant de nouvelles représentations diplomatiques dans les provinces du sud.
Dans ce contexte en pleine évolution, une question essentielle se pose : l’Algérie parviendra-t-elle à revoir sa stratégie extérieure et à rattraper ses pertes diplomatiques au Sahel ? Ou bien sa politique de confrontation et d’escalade aggravera-t-elle son isolement et accélérera-t-elle le déclin de son rôle dans la région ?
La nouvelle réalité démontre que l’influence ne se maintient pas par des slogans ou des discours tonitruants, mais par l’action concrète sur le terrain, et par la capacité à bâtir des partenariats durables fondés sur les intérêts communs et le respect mutuel.