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Michael Rubin : La MINURSO est devenue inutile après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara

Michael Rubin : La MINURSO est devenue inutile après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara

Par Michael Rubin*

Les responsables des Nations unies sont toujours en état de panique face aux réductions budgétaires imposées par le président Donald Trump. Pendant des décennies, les États-Unis ont parlé de réforme et ont même ciblé leur contribution au budget de l’ONU, mais la plupart des administrations ont abordé cette question avec une grande prudence. Les politiciens populistes, quant à eux, ont recommandé une coupe franche pour réduire l’inflation bureaucratique des Nations unies. L’équipe de Trump, elle, est arrivée armée d’une hache dans une main et d’une tronçonneuse dans l’autre.

Trump et l’ONU pourraient économiser des milliards de dollars en supprimant les missions de maintien de la paix inefficaces.

Certaines missions de maintien de la paix ont effectivement réussi. Au Liberia, en Sierra Leone, au Timor oriental et en Côte d’Ivoire, les casques bleus ont offert aux gouvernements l’espace nécessaire pour s’établir et tourner la page des conflits et des guerres civiles. Mais d’autres missions ont été non seulement des échecs coûteux, mais ont peut-être aussi contribué à prolonger les conflits.

Prenons par exemple la question du Sahara occidental, une région peu peuplée sur la côte nord-ouest de l’Afrique. En 1991, le Conseil de sécurité des Nations unies a créé la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Son objectif était clair : organiser un référendum permettant aux habitants de cette région désertique de décider s’ils voulaient rejoindre le Maroc ou établir leur propre État indépendant. Mais après trente-quatre ans et des milliards de dollars dépensés, la MINURSO n’a même pas réussi à effectuer un recensement officiel de la population. La mission invoque des excuses, certaines justifiées, d’autres non, mais le temps passe.

Aujourd’hui, les États-Unis reconnaissent le Sahara occidental comme faisant partie du Maroc, ce qui signifie qu’ils soutiennent une organisation qui trahit un partenaire des accords d’Abraham, un allié fidèle de l’Amérique. Même les Sahraouis eux-mêmes veulent rejoindre le Maroc, ce qui explique pourquoi le « Polisario », soutenu par l’Algérie, refuse de permettre aux réfugiés des camps qu’il contrôle à Tindouf, en Algérie, de voyager au Maroc pour retrouver leurs familles. Il retient femmes et enfants en otage pour empêcher la réinstallation des réfugiés. En finançant ces camps et en renforçant la légitimité du Polisario, l’ONU contribue à perpétuer le problème au lieu de le résoudre. Aujourd’hui, la meilleure façon de trouver les employés de la MINURSO au Sahara occidental est de visiter les bars de Laâyoune ou de Dakhla, où les véhicules de l’ONU sont omniprésents.

Le gaspillage financier est encore plus flagrant ailleurs. La Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) coûte plus d’un milliard de dollars par an, et pourtant, elle n’a pas apporté la paix, elle l’a plutôt sapée. Elle a permis aux criminels responsables du génocide contre les Tutsis en 1994 au Rwanda de prendre le contrôle des camps de réfugiés et de les transformer en camps terroristes nourrissant des générations de haine génocidaire. On pourrait dire que la corruption, la mauvaise gestion, le parti pris et la propagande au sein de la MONUSCO ont encouragé la guerre plutôt que d’instaurer la paix.

Il y a aussi la force de maintien de la paix de l’ONU à Chypre, qui entre maintenant dans sa septième décennie d’existence. Mais ce n’est pas la mission la plus ancienne, c’est la troisième plus vieille mission de maintien de la paix de l’ONU. Au lieu d’instaurer la paix, elle est devenue un bouclier protégeant les occupants turcs, leur permettant de consolider leur présence, d’amener des colons et de modifier la démographie. La Force multinationale et observateurs dans le Sinaï a réussi parce qu’elle ne fonctionnait pas sous les contraintes de l’ONU. Il est peut-être temps pour l’Europe de tester son armée en remplaçant l’ONU sur la ligne de démarcation à Chypre. Quant aux Argentins, Britanniques et Slovaques travaillant au sein de la mission chypriote de l’ONU, ils pourraient profiter de la plage à leurs frais.

Si l’ONU veut éviter d’être confrontée à la tronçonneuse de Trump, le secrétaire général António Guterres doit agir immédiatement : il est temps de mettre fin aux missions de maintien de la paix obsolètes qui, dans le meilleur des cas, ne servent à rien et, dans le pire, alimentent les conflits. Trump et le Congrès doivent insister sur le fait qu’il ne doit plus y avoir de missions de maintien de la paix permanentes ; leur durée maximale devrait être de 10 ans, sans aucune prolongation. Si plus de temps est nécessaire, une décennie devrait suffire pour mettre en place des opérations temporaires sans les lourdeurs bureaucratiques de l’ONU.

*Washington Examiner

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