L’organisation « Human Rights Watch » (HRW) a dénoncé les tentatives de « démantèlement » du parti tunisien « Ennahda », appelant à mettre fin aux représailles contre le mouvement islamiste et à libérer toutes les personnes « détenues arbitrairement » dans le sillage de cette offensive.
Dans un communiqué, le bureau de HRW à Tunis a déploré l’intensification de l’offensive contre les opposants politiques en Tunisie et les efforts déployés par les autorités pour neutraliser Ennahda, le plus grand parti politique du pays.
« Les autorités tunisiennes devraient mettre fin à leurs représailles contre Ennahda et les autres opposants, et remettre en liberté toutes les personnes emprisonnées en l’absence de preuves crédibles de crimes », a plaidé Salsabil Chellali, directrice du bureau de HRW en Tunisie, citée par le communiqué.
« La dernière tactique en date utilisée par les autorités tunisiennes pour réduire leurs détracteurs au silence consiste à lancer des accusations de complot à tout-va contre les opposants politiques », fait-elle valoir.
Les autorités tunisiennes ont accusé la plupart des détenus de « complot contre la sûreté de l’État », sans toutefois « clarifier les actes criminels constitutifs du prétendu complot », fait observer l’ONG.
Et d’ajouter que les arrestations se sont poursuivies, portant à au moins 30 le nombre de personnalités perçues comme critiques du pouvoir derrière les barreaux, après qu’une première vague d’arrestations a ciblé mi-février des personnalités issues de divers courants politiques.
Le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, a été placé récemment sous mandat de dépôt, après des déclarations controversées sur le paysage politique local.
Cette arrestation a suscité un tollé au niveau international, plusieurs capitales étrangères dénonçant « une escalade inquiétante », après l’emprisonnement d’une vingtaine d’opposants politiques.
ALdar : LAMAP