Le choc énergétique et la réouverture post-pandémique de l’économie ont entraîné une inflation élevée et persistante dans la zone euro, a indiqué, jeudi, Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
« Cela a, à son tour, accru le risque d’un désancrage des anticipations d’inflation et de la dynamique inflationniste des prix et des salaires. En réponse, nous avons resserré notre politique monétaire de manière décisive pour empêcher l’inflation de s’enraciner dans l’économie », a fait observer M. Panetta, qui s’exprimait lors d’un événement organisé par le Centre for European Reform, la délégation de l’UE au Royaume-Uni et le bureau de représentation de la BCE à Londres.
Selon lui, à mesure que les taux directeurs se déplacent plus fermement en territoire restrictif et que le choc énergétique s’atténue, les risques pesant sur les perspectives d’inflation sont devenus plus équilibrés. Et les perspectives de l’économie et de l’inflation sont devenues de plus en plus incertaines, tant au niveau mondial que dans la zone euro.
« Dans cet environnement, nous n’avons plus besoin de surpondérer les risques haussiers pour éviter les pires scénarios. Il faut maintenant prendre en compte le risque de trop serrer ainsi que le risque d’en faire trop peu », a-t-il dit.
Un calibrage de la politique monétaire dépendant des données offre la meilleure voie à suivre. Cela permettra de clarifier les intentions politiques, en fournissant aux marchés les orientations nécessaires tout en maîtrisant la volatilité, a poursuivi M. Panetta.
« Les perspectives d’inflation à moyen terme ont été sensiblement révisées à la hausse dans les projections de nos services en décembre dernier. L’inflation globale devait s’établir à 3,4% en 2024, avant de retomber à 2% au troisième trimestre 2025. Et l’inflation sous-jacente devait rester supérieure à la cible tout au long de notre horizon, diminuant à 2,4% en moyenne d’ici 2025 », a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « l’environnement économique change. Les chocs d’offre ont commencé à s’inverser, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires reculant par rapport à leurs sommets de l’an dernier et les goulots d’étranglement de l’offre s’atténuant. Il faudra du temps pour que cela se reflète pleinement dans les prix de détail dans l’ensemble de l’économie et, en fin de compte, dans l’inflation sous-jacente ».
Pour rappel, la BCE avait décidé, le 02 février, de relever une nouvelle fois ses trois taux d’intérêt directeurs de 50 points de base, comme lors de sa précédente réunion en décembre, et « les relèvera de nouveau » d’autant en mars pour faire face à l’inflation.
Aldar : LA MAP