Entre 1,27 et 2,5 millions de personnes ont manifesté, mardi, partout en France, contre le projet de réforme des retraites, selon des estimations du ministère de l’Intérieur et des syndicats, qui ont appelé à de nouvelles mobilisations le 7 et 11 février.
Pour cette deuxième journée de mobilisation et de grèves contre la réforme des retraites, adoptée la semaine dernière en Conseil des ministres et débattue depuis lundi en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, la police a chiffré à quelque 1,27 million de manifestants, dont 87.000 à Paris, où au moins 30 personnes ont été interpellées suite à des affrontements avec les forces de l’ordre, en marge du cortège.
Les syndicats, de leur côté, ont estimé qu’au moins 2,5 millions de personnes ont manifesté dans les différentes villes de l’hexagone, dont 500.000 dans la capitale.
Pour encadrer les plus de 200 manifestations dans le pays, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a mobilisé sur le terrain de de 11.000 gendarmes et policiers, contre 10.000 lors de la dernière journée de grève.
L’intersyndicale composée des huit principaux syndicats du pays demande le retrait du projet de réforme de retraite, mesure phare de la campagne électorale du président Emmanuel Macron, et qui stipule entre autres le report de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite et la suppression des 42 régimes spéciaux.
Les syndicats évoquent un succès de leur mouvement de protestation, qui intervient après une première journée nationale de mobilisation le 19 janvier, et appellent à de nouvelles mobilisations le 7 et 11 février, afin d’augmenter les pressions sur le gouvernement pour le pousser au retrait de son projet controversé, alors que la CGT a affirmé qu’elle n’excluait pas des arrêts dans les raffineries la semaine prochaine, ce qui risque de provoquer une crise dans les stations service à l’instar de celle survenue en fin d’année.
L’exécutif, par la voix de plusieurs responsables, à leur tête le président Macron, fait montre de fermeté, et juge la réforme « indispensable » pour assurer l’équilibre du régime des retraites français, menacé d’un important déficit dans les prochaines années.
La première ministre Élisabeth Borne avait affirmé que le recul de l’âge n’était « plus négociable » et que « la majorité resterait unie » sur la réforme.
« La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons. Le débat parlementaire s’ouvre. Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet avec un cap: assurer l’avenir de notre système par répartition. C’est notre responsabilité ! », a écrit la cheffe du gouvernement sur son compte Twitter.
Le gouvernement, privé de sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, assure vouloir rattraper le retard de la France par rapport à certains de ses voisins où l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 65 voire 67 ans.
Mais son projet, qui devrait débarquer à l’hémicycle le 6 février, est fortement contesté par les syndicats et les partis politiques, hormis la majorité gouvernementale et la droite.
En commission à l’Assemblée, première étape d’un complexe parcours parlementaire au parlement, pas moins de 7000 amendements ont été déposés par les oppositions, dont 6.000 par la Nupes (nouvelle union populaire écologique et sociale), alors que le rejet populaire du texte ne cesse d’augmenter.
ALdar : LA MAP