L’expérience marocaine représente un modèle local en matière de revalorisation du patrimoine culturel et linguistique, a souligné, jeudi à Rabat, le recteur de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous.
S’exprimant lors d’une conférence sous le thème « La standardisation de l’amazighe (langue et écriture), un enjeu local », tenue dans le cadre du colloque international sur « l’invention des écritures et l’état du narratif en langues africaines », M. Boukous a déclaré que le Maroc a pu revitaliser les cultures précarisées à travers l’adoption de méthodes et démarches spécifiques.
« La revitalisation et la revalorisation des langues et des cultures de notre continent est une entreprise possible si l’on a la volonté politique, la vision stratégique et la maîtrise de l’expertise technologique », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le recteur de l’IRCAM a estimé qu’aujourd’hui, il y a encore du chemin à parcourir dans ce sens car « même si les efforts fournis par tous les acteurs concernés en matière de revalorisation de la diversité culturelle et linguistique sont colossaux, il ne demeure pas moins qu’il existe encore aujourd’hui plusieurs défis à relever », appelant par la même occasion à mener des travaux de recherche-action dans ce domaine.
Pour ce qui est de la standardisation et de la normalisation de l’amazighe, M. Boukous a indiqué que « l’amazighe occupe une place centrale au sein du Royaume et qu’elle tire sa force de l’existence d’un environnement législatif qui conforte sa position importante sur l’échiquier national », soulignant que l’officialisation de la langue amazighe en 2011 a joué un rôle important dans son inclusion et sa normalisation au sein du Royaume.
Dans ce sens, il a mis en exergue le rôle de l’IRCAM dans la revitalisation et la transmission de la langue amazighe en mettant en place une démarche globale qui comporte plusieurs étapes, notamment la socialisation de la famille, ajoutant que « l’IRCAM s’est également inspiré des meilleures pratiques internationales dans le domaine de l’aménagement du statut et du corpus des langues périphériques ».
Organisé par l’Académie du Royaume du Maroc jusqu’au 20 janvier, le colloque international sur l’invention des écritures s’inscrit dans le cadre des activités de la Chaire des Littératures et des Arts africains qui a été créée en mai 2022.
L’idée de cet événement scientifique et littéraire est d’explorer l’état du narratif en Afrique à travers les anciennes et nouvelles langues africaines prises comme différentes options pour traduire une pensée, une résistance et une expérience communautaires.
Ce conclave connaît également la participation de plusieurs experts, chercheurs, historiens et professeurs, venus de plusieurs pays comme les États-Unis, le Sénégal, le Nigeria, le Burkina Faso, la Guinée, le Bénin et Haïti.
Aldar : LA MAP