Euro: l’Angleterre a rendez-vous avec l’Italie en finale… et avec l’histoire
L’Angleterre en finale de « son » Euro contre l’Italie! Sevrés de trophée depuis un demi-siècle, les Anglais ont écarté de courageux Danois (2-1 après prolongation) mercredi en demi-finale à Londres, faisant chavirer leur stade de Wembley avant d’y affronter les Italiens dimanche pour écrire l’histoire.
Cinquante-cinq ans après le triomphe anglais au Mondial-1966, les « Three Lions » disputeront enfin une nouvelle finale d’un tournoi majeur, à nouveau à Wembley, après des années de disette et de désillusions.
Dans un match très intense, un penalty discutable transformé en deux temps par le capitaine Harry Kane (104e) a libéré les Anglais, qui avaient été poussés jusqu’en prolongation après un coup franc splendide de Mikkel Damsgaard (30e) et une égalisation contre son camp du capitaine danois Simon Kjaer (39e).
Malgré ce dénouement controversé, la décision de l’arbitre ayant été ratifiée par l’arbitrage vidéo malgré un contact plus que léger sur Raheem Sterling et la présence d’un deuxième ballon sur la pelouse au moment de l’action, il fallait lire la délivrance sur les visages des Anglais après ce but décisif.
Cette première qualification pour la finale d’un Euro récompense leur parcours quasiment parfait dans ce tournoi organisé dans onze villes de onze pays, qu’ils auront pratiquement disputé à domicile, à l’exception d’un quart de finale à Rome contre l’Ukraine (4-0).
Reste désormais à terminer en beauté dimanche (21h00) contre l’Italie, pour une revanche du quart de finale de l’Euro-2012 remporté aux tirs au but par les Azzurri.
Mais le sortilège est peut-être levé pour les Anglais, qui passent enfin le cap des demi-finales où ils avaient toujours échoué depuis 1966, aussi bien en Coupe du monde (1990 et 2018), qu’à l’Euro (1968 et 1996) ou même en Ligue des nations (2019).
C’est en revanche un crève-coeur pour le Danemark, petit pays de moins de six millions d’habitants qui rêvait de créer à nouveau la surprise, 29 ans après avoir gagné l’Euro-1992 presque par effraction. Les Danois repartent battus mais ont gagné le coeur de la planète football, émue par le malaise cardiaque en plein match du milieu Christian Eriksen en début de tournoi.
Porté par un supplément d’âme depuis ce dramatique épisode, c’est le Danemark qui a frappé le premier mercredi soir, en la personne de l’épatant Mikkel Damsgaard (21 ans), l’une des révélations du tournoi, buteur d’un coup franc magistral qui a fait bondir tout le stade (30e).
Mais l’Angleterre a aussitôt réagi: le jeune ailier Bukayo Saka, originaire du quartier d’Ealing, non loin de Wembley, a accéléré, débordé et centré fort, contraignant Kjaer à tacler le ballon dans son propre but sous la pression de Sterling. Soit le 11e but « c.s.c. » inscrit dans ce tournoi, un record pour un Euro!
L’intensité est montée crescendo au fil des minutes et des arrêts de Kasper Schmeichel, dans le temps réglementaire (38e, 55e) puis en prolongation (94e, 98e).
Puis, sur un déboulé anodin, Sterling, encore lui, s’est écroulé après un contact très léger: penalty, transformé en deux temps par Kane alors que l’excellent gardien Kasper Schmeichel avait repoussé la première frappe (104e).
Au coup de sifflet final, les Anglais ont pu exulter, jubilant à l’idée que le football revienne « à la maison », au pays qui a codifié les règles du ballon rond, selon les paroles du fameux hymne de l’Euro-1996 rediffusé avant cette demi-finale.
Et on peut s’attendre à la même ferveur dimanche à Wembley pour la finale contre l’Italie, malgré le contexte sanitaire toujours morose et de restriction de circulation des supporters, sur fond de flambée du variant Delta du Covid-19, plus contagieux.
Selon la Fédération italienne, jusqu’à 1.000 supporters venus d’Italie pourront assister dimanche à Londres à la finale de l’Euro, à condition de respecter une quarantaine au retour.
Ils s’ajouteront aux Italiens résidents britanniques autorisés à accéder à Wembley pour tenter de répondre au bruyant choeur anglais.
Ce sera la première finale opposant ces deux grandes nations du foot, en épilogue d’un tournoi au format paneuropéen inédit et au déroulement décidément imprévisible.