ALDAR/ Zakaria El Jabri
Dans un entretien accordé à l’agence espagnole EFE, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a mis en avant la profonde transformation qui marque les relations entre Rabat et Madrid ces dernières années, affirmant que les deux pays ont atteint aujourd’hui « une phase inédite » de coordination stratégique et de convergence politique.
Bourita a souligné que la réunion de haut niveau tenue à Madrid entre les deux gouvernements a, une fois de plus, confirmé la solidité de ce partenariat, après la signature de 14 nouveaux accords et la définition de nouveaux axes de coopération sectorielle. « Ce qui se passe aujourd’hui n’a rien d’ordinaire… C’est l’aboutissement d’un travail politique et diplomatique continu, porté par l’engagement du roi Mohammed VI et du président du gouvernement espagnol », a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie marocaine a énuméré les principaux domaines de progrès enregistrés dans les relations bilatérales, qu’il s’agisse de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, de la gestion « efficace » du dossier migratoire, ou encore du commerce et des investissements, l’Espagne étant désormais le premier partenaire économique du Maroc. Selon lui, ces indicateurs « témoignent de la profondeur et de l’équilibre de la relation ».
Abordant la question du Sahara marocain, Bourita a estimé que la position espagnole a constitué « un élément déterminant » dans le renforcement de la confiance entre les deux pays, rappelant que Madrid a soutenu l’initiative marocaine d’autonomie comme seule solution réaliste au conflit. « Ceux qui cherchent à envenimer la relation maroco-espagnole ont constaté aujourd’hui que les faits sont plus forts que toutes les tentatives de manipulation », a-t-il affirmé.
Concernant la gestion de l’espace aérien du Sahara, le ministre a insisté sur le caractère désormais « dépassé » de la situation actuelle, jugeant illogique que l’Espagne supervise encore une partie du trafic aérien alors que le Maroc assume la responsabilité de la sécurité de ces vols. Il a assuré que Rabat œuvre à la mise en place de « solutions innovantes » capables de préserver les intérêts des deux pays sans porter atteinte aux droits souverains du Maroc.
S’agissant du dossier de la délimitation des frontières maritimes au sud des îles Canaries, où se trouvent d’importantes réserves de minerais stratégiques tels que le cobalt et le tellure, Bourita a affirmé que la question ne concerne pas uniquement les deux capitales, mais « l’ensemble de l’espace atlantique ». Il a ajouté que les discussions avancent dans un climat constructif, porté par une volonté politique claire d’aboutir à un accord garantissant à la fois les droits et la stabilité.
Bourita a conclu en affirmant que la réunion de Madrid « a été une réussite, tant dans son contexte que dans son contenu », soulignant que la nouvelle phase des relations entre les deux pays repose sur une approche pragmatique, un partenariat solide et une ambition commune de renforcer la stabilité et le développement de part et d’autre de la Méditerranée.
