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Washington Post rouvre le dossier : un journaliste français condamné pour terrorisme en Algérie après avoir enquêté sur la mort suspecte d’un footballeur camerounais — le régime algérien au cœur des accusations

Washington Post rouvre le dossier : un journaliste français condamné pour terrorisme en Algérie après avoir enquêté sur la mort suspecte d’un footballeur camerounais — le régime algérien au cœur des accusations

 

 

ALDAR / Meryem Hafiani

Dans un long article publié le 15 octobre 2025, The Washington Post remet en lumière l’affaire du journaliste français Christophe Gleizes, détenu en Algérie et condamné pour « apologie du terrorisme » à l’issue d’un procès expéditif jugé hautement politique. Le quotidien américain révèle que Gleizes travaillait sur une enquête sensible portant sur les circonstances mystérieuses du décès du joueur camerounais Albert Ebossé en 2014 — un dossier entouré de zones d’ombre et de théories persistantes impliquant des services algériens, accusés d’avoir instrumentalisé l’affaire contre le mouvement kabyle.

Le journal rapporte avoir interviewé Ferhat Mehenni et Aksel Bellabbaci, deux figures majeures de la cause kabyle, qui confirment avoir échangé des informations avec Gleizes avant son arrestation. Tous deux affirment croire que la mort d’Ebossé n’était pas accidentelle et que les avancées de l’enquête journalistique auraient fait du reporter français une cible directe des services de renseignement algériens. Installés en exil en France, ils partagent la même conclusion que celle à laquelle Gleizes serait arrivé peu avant son arrestation.

WhatsApp Image 2025 11 23 at 23.05.26 WhatsApp Image 2025 11 23 at 23.05.25Selon le reportage, le procès ayant conduit à sa condamnation n’a duré moins de deux heures, avant que le juge n’annonce le verdict — un signal clair, selon plusieurs observateurs, du contrôle politique exercé sur le système judiciaire en Algérie. Dans une déclaration émouvante accordée au média américain, sa mère, Sylvie Gaudin, confie :

« C’était comme un choc brutal… On avait l’impression que la décision était écrite d’avance. »

L’affaire dépasse désormais les frontières algériennes. En France, la famille du journaliste et de nombreux soutiens ont organisé des rassemblements à Avignon, brandissant des pancartes proclamant : « Le journalisme n’est pas un crime », un message adressé autant aux autorités algériennes qu’à l’opinion internationale.

Pour la Washington Post, l’intérêt croissant de la presse mondiale n’est pas anodin : l’affaire Gleizes est en train de se transformer en scandale international touchant à la liberté de la presse, et place le régime algérien sous pression dans un contexte déjà lourd de critiques liées à la répression des opposants, au musellement des médias et à l’usage judiciaire comme instrument politique.

Sans le dire explicitement, le quotidien américain laisse planer une question lourde de sens — une question qui résonne aujourd’hui au-delà des tribunaux algériens :

Un journaliste paiera-t-il le prix de la vérité pour avoir osé s’approcher d’un dossier qui dérange ? Ou la pression internationale finira-t-elle par ouvrir la voie à la justice ?

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