A LA UNEMONDE

Sous pression américaine, l’Algérie se prépare à tourner la page du “Polisario” et à entamer un processus de paix avec le Maroc

Par Meryem Hafiani/ ALDAR

Des signaux diplomatiques forts laissent entrevoir la fin prochaine de l’une des plus anciennes crises politiques d’Afrique du Nord : celle opposant le Maroc et l’Algérie autour de la question du Sahara marocain.

Selon Steve Witkoff, envoyé spécial de l’ancien président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, une équipe diplomatique américaine travaille actuellement sur les fondations d’un accord de paix global entre Rabat et Alger. Cette initiative serait soutenue par des personnalités proches de Jared Kushner, gendre de Trump et artisan de plusieurs accords de normalisation au Proche-Orient.

Cette révélation, faite lors d’une récente interview télévisée aux États-Unis, remet en lumière l’implication de Washington dans la réduction des tensions entre les deux voisins maghrébins, après des décennies de rupture diplomatique et de fermeture des frontières depuis 1994.

D’après plusieurs sources diplomatiques, Alger semble désormais consciente que son soutien au front séparatiste du “Polisario” ne bénéficie plus d’aucun écho sur la scène internationale, surtout depuis la reconnaissance par les États-Unis, en décembre 2020, de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses provinces du Sud. Cette décision historique a ouvert la voie à une vague de soutiens internationaux en faveur du plan d’autonomie marocain, largement salué comme la solution la plus sérieuse, réaliste et crédible.

Pendant des décennies, l’Algérie a misé sur la carte séparatiste pour tenter d’équilibrer l’influence régionale du Maroc. Mais les bouleversements géopolitiques récents, conjugués à une crise économique et politique interne persistante, poussent aujourd’hui Alger à revoir sa stratégie. Une réconciliation avec Rabat pourrait en effet offrir à l’Algérie une opportunité économique et énergétique majeure, notamment à travers la relance du gazoduc maghrébin et le renforcement de la coopération sécuritaire face aux menaces croissantes dans la région du Sahel.

De son côté, le Maroc n’a jamais cessé d’affirmer, depuis le règne du défunt Roi Hassan II puis celui de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sa volonté d’ouvrir une nouvelle page avec l’Algérie, fondée sur le respect mutuel et la non-ingérence. À plusieurs reprises, le Souverain marocain a tendu la main à Alger, appelant à un dialogue franc, sans conditions préalables, rappelant que “les peuples marocain et algérien sont frères, unis par l’histoire, la culture et les liens humains, bien au-delà des divergences politiques.”

Ces appels constants ont renforcé l’image du Maroc comme acteur responsable et moteur de stabilité régionale, au moment où l’Afrique traverse une période d’instabilité et de recomposition stratégique.

Le rôle des États-Unis dans ce dossier s’inscrit dans une continuité historique. Washington, déjà architecte des Accords d’Abraham, cherche aujourd’hui à consolider la paix et la coopération au Maghreb. Des figures influentes du Parti républicain travailleraient sur une “initiative de paix maghrébine” visant à instaurer un axe de stabilité reliant Rabat, Alger et Tunis.

Ainsi, l’Algérie semble amorcer un virage politique majeur : abandonner une posture idéologique figée pour adopter une approche plus pragmatique, axée sur ses intérêts économiques et sécuritaires. Le Maroc, pour sa part, continue d’avancer avec constance et clairvoyance, confirmant que la question du Sahara marocain est désormais scellée sur le plan international — ne laissant plus à ses voisins qu’à refermer la page du passé et à envisager un avenir de coopération régionale.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page