
ALDAR/ Meryem Hafiani
Depuis l’émergence des protestations du génération Z au Maroc, accompagnées d’un large débat public autour de la justice sociale, de l’égalité des chances et de l’avenir des nouvelles générations, la discussion politique s’est recentrée sur le rôle de l’institution monarchique dans le façonnement de la prochaine étape. Le constat demeure unanime : la clé de l’équilibre, de la stabilité mais aussi de la réponse aux revendications sociales, reste entre les mains du roi Mohammed VI.
Le souverain, qui a accédé au trône jeune, succédant à son père feu Hassan II, a porté dès le départ une conscience aiguë des attentes de la jeunesse. Dès son premier discours, il affirmait que la jeunesse marocaine constituait la « véritable richesse » et le socle de l’avenir national. Durant un quart de siècle de règne, il a conduit le pays à travers de profondes mutations : réforme du Code de la famille, élargissement des droits et libertés, grands chantiers d’infrastructures – ports, autoroutes –, renforcement du rayonnement international du Maroc, mais aussi lancement de stratégies d’envergure dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’industrie et de l’agriculture.
Cependant, malgré ces avancées, les défis persistent. Les nouvelles générations, en particulier la génération Z, évoluent dans un monde différent : un univers numérique, des comparaisons instantanées avec d’autres sociétés et une sensibilité accrue face au chômage, à la cherté de la vie et aux inégalités des opportunités. D’où la montée de leurs voix dans la rue, exigeant écoute et solutions concrètes.
Aujourd’hui, une question centrale s’impose : qu’attend-on, maintenant et demain ?
•À court terme, il s’agit d’apaiser les tensions par des mesures urgentes répondant aux besoins sociaux fondamentaux, notamment en matière d’emploi, de santé et d’éducation. Un discours royal adressé directement à la jeunesse pourrait avoir un impact décisif pour rétablir la confiance.
•À plus long terme, il convient de lancer une nouvelle génération de réformes profondes garantissant l’équité territoriale, la lutte contre la rente et la corruption, ainsi que le renforcement du rôle des institutions élues dans la prise de décision, en phase avec les transformations sociétales.
Le roi Mohammed VI, qui a su très tôt percevoir les aspirations des Marocains, dispose de la légitimité et de la capacité nécessaires pour ouvrir une nouvelle page avec la génération Z. Une page placée sous le signe de la confiance mutuelle, des réformes durables et de la justice sociale. Le véritable enjeu est de transformer les protestations actuelles en une opportunité historique pour reconstruire un nouveau contrat social entre l’État et les citoyens.