A LA UNEMONDE

La « Génération Z » algérienne menace de ramener la rue au-devant de la scène… Le régime militaire en état d’alerte

ALDAR/ Imane Alaoui

À l’approche du 3 octobre, date annoncée pour de nouvelles manifestations par les jeunes du mouvement « Gen Z213 », le pouvoir algérien vit sous tension croissante, dans une atmosphère qui rappelle les vagues de contestation du Hirak ayant secoué le pays dès 2019.

Ces appels surviennent dans un contexte régional délicat, où l’armée au pouvoir tente de détourner l’opinion publique en braquant les projecteurs sur la situation dans les pays voisins, en particulier le Maroc, alors que la rue algérienne bouillonne de l’intérieur.

Cette jeunesse, qualifiée de « génération internet », s’appuie presque exclusivement sur les réseaux sociaux pour s’organiser et mobiliser, échappant ainsi aux canaux traditionnels lourdement surveillés par les services de sécurité. Selon plusieurs médias locaux et internationaux, ce mouvement ne se limite plus à dénoncer la précarité ou le chômage, mais revendique désormais un changement profond mettant fin à la mainmise de l’institution militaire sur la vie politique.

Face à cette dynamique, le régime semble vouloir détourner l’attention en amplifiant les informations relatives aux manifestations au Maroc, cherchant à les présenter comme la preuve de « l’échec du modèle marocain ». Une stratégie qui, selon les observateurs, ne convainc plus l’opinion publique nationale et ne fait qu’attiser la colère d’une population réclamant la reddition de comptes face à la corruption et à la mauvaise gouvernance.

La coïncidence de ces protestations avec une conjoncture économique difficile renforce la crispation : malgré une embellie due aux hydrocarbures, l’Algérie peine à transformer ses recettes en projets concrets de développement. Le chômage des jeunes demeure élevé, accentuant le climat de tension sociale et politique.

Des experts mettent en garde contre une gestion sécuritaire de ces mouvements, qui risquerait de replonger le pays dans une logique d’affrontement au lieu d’ouvrir la voie à de véritables réformes. Quoi qu’il en soit, les appels de la rue traduisent une détermination claire : celle d’une génération décidée à briser le mur de la peur, convaincue que l’époque où le régime militaire contrôlait sans partage tous les leviers politiques et médiatiques appartient désormais au passé.

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