
ALDAR/ Ghita Hafiani
Le Mali a infligé une gifle cinglante au régime militaire algérien en déposant, le 16 septembre 2025, une plainte officielle devant la Cour internationale de justice. Bamako accuse Alger d’avoir abattu un drone de son armée alors qu’il effectuait une mission de surveillance dans son propre territoire. Cette initiative judiciaire, qui a pris de court le palais d’El Mouradia, a ravivé le débat sur l’attitude des autorités algériennes, marquée par la tension et l’escalade au lieu du respect des règles de bon voisinage et de la souveraineté des États.
En s’appuyant sur les dispositions du Statut et de la procédure de la CIJ, le Mali n’a pas hésité à porter l’affaire devant des juges qui statuent non pas selon les émotions, mais sur la base du droit et des preuves. Cette démarche met à nu les pratiques d’Alger, qui a pour habitude de nier d’abord ses actes avant de finir par les admettre sous la pression des faits. L’incident de la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, lorsque l’armée algérienne a abattu le drone près de la zone de Tinzaouaten, n’est en réalité qu’un épisode supplémentaire dans la longue série de dépassements du régime algérien, lequel démontre, encore une fois, qu’il agit dans une logique d’hégémonie et de mépris des règles internationales.
Malgré les tentatives d’Alger de justifier son geste en prétextant une “violation de son espace aérien”, l’argument ne tient pas : les faits se sont produits en territoire malien. Il s’agit donc d’une violation flagrante de la souveraineté nationale d’un pays voisin. Plus grave encore, Alger refuse jusqu’à présent de reconnaître la compétence de la Cour internationale de justice, révélant ainsi sa crainte d’une confrontation publique qui pourrait exposer ses agissements et condamner ses pratiques agressives.
Cette plainte révèle non seulement une profonde crise de confiance entre Bamako et Alger, mais elle met aussi en évidence la mentalité militaire qui domine toujours la prise de décision en Algérie. Là où devraient prévaloir le dialogue et la diplomatie, ce régime privilégie systématiquement l’option sécuritaire et l’aventure belliqueuse. Par cette démarche, Bamako adresse un message clair à la communauté internationale : sa patience a atteint ses limites et elle ne tolérera plus que ses frontières se transforment en terrain de démonstration pour un régime algérien en quête de légitimité perdue.
L’insistance du Mali à porter l’affaire sur la scène internationale pourrait marquer le début d’un nouvel isolement pour Alger, déjà sous le feu des critiques pour ses crises internes, ses atteintes aux droits humains et son incapacité à gérer ses propres affaires. Chaque action judiciaire ou diplomatique à son encontre dévoile davantage la véritable nature de ce régime militaire : un pouvoir en crise, qui s’accroche à la création de tensions extérieures afin de masquer ses propres échecs internes.